Après leur chute, les cryptomonnaies peuvent-elles remonter ?

Le 13 juin 2018, le Bitcoin a atteint son cours le plus bas de l’année à 5 346 € alors qu’il se négociait à 6 371 € 4 jours plus tôt. Cette baisse sensible est directement liée à un nouveau piratage, celui de la plateforme Coréenne Coinrail. Cet accroc supplémentaire sur les crypto-actifs, terme mieux adapté que celui de cryptomonnaie, ne peut qu’inquiéter les investisseurs. Si le pic de 16 376 € atteint à la mi-décembre, 2017 n’est plus qu’un souvenir, se pose la question d’une possible remontée des crypto-actifs.

Trois scénarios possibles

En avril dernier, la société Incrementum AG a publié un rapport intégrant trois scénarios possibles en ce qui concerne l’avenir des crypto-actifs : Le premier repose sur un Bitcoin qui deviendrait un moyen de stockage de valeur. Une telle hypothèse induit obligatoirement un équilibrage du cours ainsi qu’une forte réduction de la volatilité. Dans ce cas, les crypto-actifs évolueraient autour d’une valeur pivot aux variations limitées. En second, Incrementum évoque la possibilité d’un Bitcoin associant valeur de stockage et moyen d’échange. Ce scénario n’est pas sans rappeler celui à la base de la création de ce crypto-actif. Comment et pourquoi le Bitcoin pourrait-il réussir là où il a précédemment échoué en devenant une valeur majoritairement spéculative ? Grâce à l’encadrement mis en place tant par la voie législative que par une autorité de contrôle à l’image de l’APCR (autorité de contrôle prudentiel et de résolution). Ce futur cadre fait actuellement l’objet d’études et de concertations entre les différents acteurs. Comme dans le premier scénario, une valeur pivot s’imposerait avec une variation à la hausse ou à la baisse liée à l’offre et à la demande. Ce schéma serait celui idéal pour les porteurs de crypto-actifs puisqu’il ne serait plus nécessaire de les convertir en euros ou dollars, quel que soit le lieu. Il demandera par contre du temps pour être reconnu par l’ensemble de la chaine du commerce et des services. S’ajoute le problème des pays ayant interdit ou fortement limité l’usage des crypto-actifs et qui devra être résolu. Sur ce point précis, l’or physique en lingots, lingotins ou pièces possède une nette longueur d’avance avec une reconnaissance internationale incontestée. Le troisième scénario est très loin d’être encourageant. Faute de s’orienter vers l’un ou l’autre des deux premiers canevas, les crypto-actifs seraient alors délaissés par les investisseurs, ce qui engendrerait un effondrement et une valeur proche de zéro.

Un éclatement de la bulle Bitcoin ?

En comparant le graphique des valeurs de l’Internet entre 1995 et 2005 et celui du cours des crypto-actifs, on ne peut qu’être frappé par de nombreuses similitudes. Un exemple est le pic atteint par les « dotcom » en 2000 et celui de décembre 2017 des crypto-actifs. Dans les deux cas, les mois qui ont suivi la chute ont été marqués par une stabilisation liée à une consolidation des vraies valeurs. Pour de nombreux analystes, les crypto-actifs sont dans une phase « d’hivernage ». Cette période semble fixer le cours du Bitcoin sur un axe de 5 500 €, ce qui ne signifie pas pour autant que cette valeur ne fluctuera pas vers le haut ou vers le bas. Pour une bonne partie, c’est l’encadrement en cours d’élaboration qui va influer sur l’avenir des cours. Les mois à venir devraient donc être l’occasion d’y voir plus clair dans ce domaine très particulier des crypto-actifs.

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