Or : Sous les 1 200$, l’once offre une opportunité d’achat
L’once avait déjà marqué un repli graduel, depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, une baisse renforcée par l’appréciation du dollar américain (conséquente à cet événement politique) et à l’extension des taux d’intérêt longs. La récente rumeur d’un arrêt (jusqu’au mois de mars 2017) des importations d’or de l’Inde, a donc fini de contribuer au passage du prix de l’once sous le palier des 1 200 dollars. Il s’agirait, selon le consensus expert, d’une importante opportunité d’achat, au terme d’une année où l’évolution (majoritairement haussière) du métal jaune a laissé peu de place à l’achat. Et l’or n’est pas le seul métal précieux à avoir été pénalisé par le vote des présidentielles américaines ; l’ensemble du marché s’est retrouvé sous forte pression, depuis le début du mois de novembre, avec la remontée du billet vert et des rendements des obligations d’Etat. Mais c’est finalement suite à la rumeur concernant les importations indiennes d’or que l’once a brisé le plancher des 1 200 dollars. Selon Benjamin Louvet, gérant matières premières chez OFI Asset Management, « le gouvernement chercherait à éviter que les bijoutiers permettent à leurs clients d’acheter leur métal jaune avec des billets de 500 et 1000 roupies, moyennant une commission importante (des primes sur le prix de l’or allant jusqu’à 50% ont été observées) ». Du coup, New Delhi vient d’annoncer la démonétisation de ces grosses coupures et leur retrait des marchés, dans une démarche visant la lutte contre l’argent noir, l’économie souterraine, la corruption et la fraude fiscale. Rappelons que, selon les données révélées par le CMO (conseil mondial de l’or), l’Inde constituait, en 2015, 19% de la demande planétaire de pièces et lingots et 28% de la demande de joaillerie. Toujours est-il que le marché de l’or offre aujourd’hui une excellente « fenêtre de tir pour acheter du métal jaune à bon compte », surtout dans le contexte d’une conjoncture mondiale (politique, géopolitique et économique) particulièrement favorable à moyen et long terme. Benjamin Louvet nous rappelle effectivement que « l’une des plus fortes phases d’appréciation de l’or (+288%), à la fin des années 70, s’est produite alors même que les taux d’intérêt étaient supérieurs à 8% (mais négatifs, corrigés de l’inflation) ! ». Du coup, quand bien même cette nouvelle stratégie du gouvernement indien finirait par tirer les cours du marché de l’or vers le bas, à court terme, ce repli représenterait surtout une importante opportunité d’achat, étant donné un contexte de dette devenue de plus en plus ingérable.
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