Marchés : Progression mitigée et prudente
Difficile, aujourd’hui, de déterminer une tendance globale claire pour l’ensemble des marchés d’investissement. A l’heure où la rive américaine affiche un appétit à toute épreuve, le côté européen de l’Atlantique peine à suivre la cadence et enregistre une performance précaire et stagnante. En tout cas, Wall Street a débuté cette semaine boursière du bon pied, et continue à afficher une solide résistance haussière aux pressions des différents facteurs conjoncturels.
Les observateurs expliquent ce décalage (entre les statistiques macroéconomiques décevantes et l’ascension des bourses américaines) par l’anticipation d’un maintien du statu quo, à la réunion du FOMC au mois de juin. En effet, si des données positives renforcent le scénario d’un relèvement des taux d’intérêt, au prochain meeting du FOMC, la série actuelle de chiffres décevants devrait plutôt faire pencher la balance décisionnelle des membres du comité vers une stratégie de prudence et de patience. De quoi garantir le prolongement d’une politique accommodante pour les marchés d’investissement. Notons que les spéculations d’une hausse des taux en juin ont vu leur « probabilité retomber autour de 10% au cours des dernières semaines ».
C’est donc l’optimisme qui règne actuellement sur les places boursières américaines, même si bon nombre d’experts préviennent contre une vague de forte volatilité attendue pour traverser les marchés, sur le court terme. Laurent Gaetani, le directeur général de Degroof Petercam Gestion, estime en effet que « si la remontée des cours boursiers ces deniers jours est salutaire, il n’est pas certain que les éléments à l’origine de cette remontée (…) s’avèrent pérennes », d’autant plus que la conjoncture politique peut basculer à tout moment, « à l’approche notamment du référendum au Royaume-Uni ».
En d’autres termes, les piliers de cette récente hausse (reprise du marché pétrolier, retour du calme sur le marché des devises, craintes économiques tassées…) demeurent temporaires et précaires, et peuvent donc se transformer en des éléments de pression baissière, au moindre catalyseur.
Côté marché aurifère, le prix de l’once continue également à résister à la forte pression de cette euphorie boursière américaine, maintenant une remontée lente mais sûre vers le palier intermédiaire des 1 280 dollars. Soutenue par un solide courant sous-jacent, l’once va toutefois devoir camper sur ses positions haussières en dépit d’une demande asiatique (notamment indienne et chinoise) qui stagne relativement, depuis le début de l’année 2016.
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