Marchés : Fin de semaine attentiste
Alors que la plupart des bourses européennes affichent une performance relativement repliée, les marchés américains semblent, de leur côté, en mode ‘figé‘. L’ensemble des places boursières, autour de l’Atlantique, tentent de résister à la forte pression d’une tension attentiste entourant un rapport sur l’emploi US qui revêt, cette fois-ci, une importance amplifiée par la conjoncture macroéconomique assez morose. Les regards se tournent donc à l’unisson vers la publication imminente du rapport sur l’emploi américain pour le mois d’avril, deux jours à peine après la publication du tout aussi traditionnel rapport sur l’emploi du secteur privé US qui s’est révélé trop mitigé pour servir de catalyseur ou avoir un réel impact sur la prochaine réunion du FOMC (prévue au mois de juin). Car c’est bien de là que provient toute cette tension attentiste ; les opérateurs perçoivent –et à juste titre, d’ailleurs- ce rapport emploi comme l’un des plus importants facteurs d’influence lors de la prochaine réunion du comité de direction monétaire FED. Le potentiel premier (et peut-être unique) relèvement des taux d’intérêt FED, pour l’année 2016, dépend donc aussi du bilan de ce fameux rapport, dans la mesure où ce type de données offre traditionnellement une image concrète et claire sur l’état de santé de l’économie US, ainsi que sur les projets de la FED, en matière de stratégie monétaire. Et c’est également l’ensemble de la communauté économiste qui s’accorde aujourd’hui à percevoir cette enquête sur l’emploi US comme « déterminante pour l’orientation de la politique monétaire américaine ». Les experts tablent sur une moyenne de 200.000 créations de postes en avril, avec un taux de chômage prévu à 4,9%. Les deux chiffres marquent une baisse assez notable par rapport aux statistiques du mois de mars. Et les analystes sont partagés sur cette question, car si Natixis estime que « la plupart des indicateurs avancés qui ont été publiés jusqu’ici laissent penser que les créations de postes devraient être restées solides au mois d’avril », Aurel BGC souligne, de son côté, qu’un « net ralentissement des créations d’emplois remettrait en cause le potentiel de rebond de l’économie à court terme ». Ce point d’orgue de cette semaine économique et boursière a, en tout cas, eu le don de figer les prises de positions tant des investisseurs que des cambistes des marchés. Et c’est un sentiment de prudence qui contraste avec l’optimisme solide de bon nombre de membres du FOMC qui ont déclaré s’attendre à une croissance plus soutenue de l’économie US, durant les mois à venir, progression qui légitimiserait une continuité de la stratégie de normalisation de la politique monétaire FED, avant la fin du premier semestre 2016. Pour l’heure, la méfiance et l’hésitation attentistes des opérateurs laisse prévoir une vague de correction, dans les semaines à venir, sur l’ensemble des marchés boursiers.
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