La Grèce laisse l’once de marbre
Entre le paroxysme des angoisses, au début de la séance de lundi, et la vague de soulagement, à la fin de la séance du mardi, l’once ne semble pas être réellement affectée par la sempiternelle évolution en dents de scie de la saga d’endettement grecque. Que les investisseurs aurifères soient désormais blasés ou que leur attention soit focalisée sur une autre actualité économique mondiale, le résultat est le même ; l’or est demeuré de marbre face aux récents développements du dossier grec. Pourtant, l’heure, sur les marchés européens, est clairement à l’optimisme, puisque les analystes de Barclays Bourse rapportent que « les dirigeants européens ont tenu (lundi soir) un sommet extraordinaire concernant le devenir de la Grèce au sein de la zone euro », durant lequel le gouvernement grec, croulant sous le spectre d’un défaut de paiement, « a accepté le principe d’une prolongation de son plan d’aide actuel ». Pourtant, bon nombre d’observateurs estiment cet optimisme des marchés largement prématuré et surtout injustifié, ce qui risque, selon eux, d’aggraver la déception des opérateurs, lorsque le couperet de la crise tomberait enfin. C’est notamment le cas de Georgette Boele, analyste chez ABN Amro, qui déclare : « même si nous pensons qu’un accord sera trouvé entre la Grèce et ses créditeurs, le risque d’un défaut de paiement ou même d’une sortie du pays de la zone euro augmente », ajoutant que ce scénario « pèse sur les perspectives économiques de la zone euro ».
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