‘Super Mario’ rassure, en dépit de l’Allemagne
Car si le moindre doute persistait sur son extraordinaire aptitude à rassurer les marchés, même dans un contexte de conjoncture clairement défavorable, la semaine boursière en cours aura vite fait de clarifier la situation, à ce niveau. Les marchés européens, généralement très sensibles à tout signe de faiblesse de la superpuissance économique allemande, demeurent euphoriques, en dépit d’un quasi-consensus concernant les prémices d’une crise économique allemande. Après les baisses successives de l’indice ifo (mesurant le climat économique du pays) et de l’indice GfK (mesurant les perspectives de la consommation des ménages allemands pour le mois à venir), la tension était attendue. Une tension que les tentatives de relativisation et d’optimisme des experts n’auraient en rien calmé. Et les spécialistes avaient tenté, pourtant, notamment l’institut GfK lui-même qui a rappelé que « l’escalade de la situation en Irak, en Israël ainsi que dans l’Est de l’Ukraine, de même que la spirale des sanctions en Russie, ont à présent un impact négatif sur les perspectives économiques des Allemands », concluant implicitement que les facteurs de baisse sont simplement conjoncturels. De son côté, Natixis avait déclaré s’attendre « toujours à ce que l’économie allemande échappe à un retour en récession au troisième trimestre ». Mais les marchés prêtent à peine l’oreille à ces tentatives, surfant encore sur la vague de l’euphorie diffusée par les propos de Mario Draghi, président de la banque centrale européenne, reconnaissant « que les attentes autour de l’inflation n’étaient pas satisfaisantes et que les régulateurs feraient tout ce qui est en leur pouvoir afin de la relancer ».
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