L’Or valse entre la Fed et le réel !
Condamné à rester en dessous des espérances de la Fed, le taux de chômage américain de 6,7% enregistré au mois de février, ne remplit toujours pas les conditions de plein emploi. Celui-ci avait tout de même frôlé les 10% en 2009 ! Et l’idéal pour la Fed, serait que ce taux atteigne une fourchette comprise entre 5,2% et 5,6%… L’inflation, l’autre préoccupation principale de la Réserve fédérale, ne réalise pas non plus de miracle. En effet elle a reculé au mois de février, enregistrant un taux de 0,9% contre 1,2% en janvier, bien en deca des 2%, l’objectif fixé par la Fed. C’est dans ce contexte que la présidente de la Réserve fédérale, Janet Yellen, a fortement défendu son soutien à la politique monétaire « ultra-accommodante » lors d’un discours prononcé à Chicago le 31 mars dernier. Elle a expliqué que l’économie américaine demeurait à cette heure au stade de la convalescence, n’assurant pas encore la stabilité des prix ainsi que le plein emploi, en disant que celle-ci était “encore très loin des deux objectifs de la Fed”. Le maintien des taux d’intérêt bas reste par conséquent d’actualité et l’impression de monnaie, jusque là de l’ordre de 55 milliards de dollars compte se poursuivre… Aucune inquiétude à avoir donc, puisque la relève de Bernanke est assurée ! Nous rappelons cependant que la dette américaine est passée de 0 à $8,000 milliards en deux siècles, alors que sous Bernanke elle a plus que doublé en sept ans pour atteindre $17,000 milliards. Et manifestement il n’est plus à démontrer que le soutien à l’économie par une impression monétaire illimitée détruit la valeur de la monnaie…Récemment questionné sur le sujet, Egon von Greyerz, fondateur de Matterhorn Asset Management (Société de conseil en investissement) a expliqué que la planche à billets ne crée jamais de richesse mais elle peut servir comme instrument de survie pendant un temps… Matterhom Asset Management a pour principal objectif de préserver la richesse à travers l’or. En 2002, cette société avait conseillé sa clientèle de consacrer environ 50% de ses actifs financiers à l’or physique, là où la part généralement préconisée par la majorité des spécialistes est de l’ordre de 5 à 10%. C’était il y a douze ans alors que l’once d’or valait $300… Par ailleurs, son fondateur, est profondément convaincu que la venue de Janet Yellen ne modifiera en aucun cas la politique monétaire menée jusque là par son prédécesseur. OUI, la Fed a parlé de « tapering » (réduction d’achat d’obligations), OUI elle l’applique depuis janvier dernier sans doute pour quelque temps encore, mais NON cela ne durera pas ! Du reste, la présidente de la Fed a rectifié le tir par rapport au discours qu’elle avait tenu le 19 mars dernier avec l’annonce de l’arrêt de rachat d’obligations à l’automne 2014, ce qui avait d’ailleurs beaucoup surpris les investisseurs. Le 31 mars elle a fait part du report de cette action à la mi 2015. Son allocution a néanmoins provoqué un léger repli de l’once d’or coutumier d’une telle annonce, pour ensuite repartir à la hausse comme le souligne Egon von Geyrez. Les marchés en revanche, ont retrouvé de légères couleurs avec par exemple Wall Street qui a terminé en hausse de 1% le jour même. Joseph Tanious de JP.Morgan Asset Management a dit que “Janet Yellen a quelque peu dissipé la confusion. Quand il n’y a pas d’inquiétudes sur un éventuel tour de vis monétaire de la Fed, tout le monde respire”. Sauf que là nous sommes justement dans le cas d’une respiration artificielle, en dépendance permanente d’un éventuel débranchement !
Feriel Belhassen
Rédactrice gold.fr
(Sources : BFM/Les Echos/argent.ca)
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