L’or suisse toujours au cœur de la controverse
Et c’est une controverse qui perdure depuis le début de l’année 2013, et ne semble pas près de trouver une résolution définitive. C’est l’initiative de l’UDC (Union démocratique du centre) qui avait lancé le débat, en avril dernier, avec pour objectif de ramener les réserves d’or de la BNS (banque nationale suisse) à 20% de métal jaune « inaliénable au bilan ». Un objectif qui inquiète une bonne partie des citoyens du pays, ainsi que la moitié des politiciens nationaux. Il est à noter que le repli récent du marché aurifère (tout au long de l’année 2013) a infligé à la BNS une « moins-value -non réalisée, donc comptable- de 15 milliards de francs sur son stock, privant de recettes les cantons et la Confédération » qui avaient cumulé des gains s’élevant à 1 milliard de francs en 2011 et 2012, grâce à la flambée de la relique barbare. D’après le chef économiste de la Banque Sarasin, Jan Poser, ce repli du marché aurifère souligne surtout « la volatilité de l’or », ce qui, selon lui, justifie que « la BNS conserve moins de 10% d’or au bilan, au titre de diversification, et n’en fasse pas l’actif de référence.» Cet avis est pourtant loin d’être partagé par la population suisse, dont le souci se situe ailleurs ; la BNS détient-elle désormais suffisamment d’or ? Pourquoi vendre autant d’or (qui demeure, selon eux, une valeur refuge indétrônable) ? Actuellement, les caves de la BNS ne renferment que 8% de réserves d’or (sur l’ensemble des réserves variées qui les remplissent), puisque l’institution avait perdu 70 milliards de francs, suite aux ventes massives d’or auxquelles elle avait procédé, entre 2005 et 2009, comme ne cessent de le lui reprocher les membres du mouvement «Sauvez l’or de la Suisse». Et l’argument tient particulièrement, dans la mesure où la valeur de l’once représente actuellement le triple de son prix d’il y a dix ans, et ce, en dépit de la baisse de 2013. Pour les experts, en cas de crise économique majeure et mondiale, la BNS ne verrait certainement pas son or pareillement. Ils estiment en effet que « les investisseurs, eux, reviendraient en force sur ce qu’ils ont toujours, dans les temps incertains, perçu comme l’unique valeur refuge ».
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