La Chine dans le casting de la contre-manipulation de l’or ?
L’affaire du « fixing » de l’or à Londres qui a déjà commencé à faire parler d’elle en 2013, prend une tournure de plus en plus déconcertante si l’on en croit la presse ! En voici les explications : Le processus du « fixing » de l’or se fait deux fois par jour, à 10h et à 15h heure de Londres, lors d’une conférence téléphonique. Il est réalisé par cinq banques, Barclays, Deutsche Bank, Bank of Nova Scotia, HSBC Holdings et Société Générale. Ce sont ces cours qui servent de base aux banquiers centraux et aux joailliers pour leurs diverses transactions. Jusque là tout va bien… Mais voilà que le mois dernier, le cabinet de conseil Fideres, après quelques investigations, dénonce le caractère suspect de ces pratiques qui dure depuis plus de trois ans, et sème ainsi le doute dans les esprits ! Il paraitrait en effet, que les banques manipulent les cours de l’or avant la conférence, en faveur de leurs positions ou ordres déjà en place. Et comme si cela ne suffisait pas, quelques jours plus tard, le 10 mars plus exactement, une société américaine de gestion d’investissement basée au Connecticut, AIS, a déposé plainte devant le tribunal du district sud de New York. Elle accuse les cinq banques du fixing de l’or, d’irrégularité complice dans le processus de fixation des cours du métal précieux.
Cependant, et bien avant que cette affaire ne prenne de telles proportions, la Deutsche Bank a annoncé le 17 janvier dernier, son désir de céder ses sièges du comité du « fixing ». Sa démarche viendrait suite à la limitation de son activité sur le marché des matières premières ! C’est du moins la version officielle… Ces derniers jours, le quotidien américain des affaires, le Wall Street Journal, ainsi qu’une source anglaise, ont évoqué le nom de l’éventuel repreneur des sièges allemands. Il s’agit de la Standard Bank, l’une des quatre plus importantes banques d’Afrique du Sud qui vient de céder 60 % de son capital. A qui ? Tout simplement, à la banque chinoise, Industrial and Commercial Bank of China (ICBC)…
En réalité, les chinois ne sont pas du tout intimidés par la polémique autour du « fixing » de Londres, que certains participants voudraient d’ailleurs voir disparaître. Il est même parfaitement légitime de faire partie du mouvement de fixation des cours lorsqu’on est le leader mondial de la consommation d’or métal. Il devient d’autant plus opportun pour la Chine, de faire partie intégrante du système, afin peut être, de lever les doutes sur le manque de transparence selon ses dires, et qui suscitent un grand malaise. C’est donc probablement une bonne nouvelle !
Alors que la Bafin (régulateur allemand), la Financial Conduct Authority du Royaume-Uni, la Commodity Futures Trading Commission des États-Unis avec l’AIS récemment se sont mis aux trousses des banques impliquées dans le « fixing » de l’or à Londres, la Deutsche Bank crie à l’injustice. Le porte-parole de la banque allemande s’est exprimé en disant la chose suivante : “Nous pensons que cette action est sans fondement et nous nous défendrons vigoureusement contre elle”. Qui pense faux ? Qui dit vrai ? Pour le moment nous espérons que le nouveau venu si l’information se confirme, puisse apaiser ces tensions et mettre fin à toute manipulation des cours de l’or…parce que c’est bien de cela dont il s’agit non ?
(Sources : Les Echos/Reuters/Agefi.fr)
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