L’Or dans la tourmente ukrainienne…

Décidément, la lune de miel des marchés financiers mondiaux n’aura pas fait long feu ! Voilà que l’escalade des tensions géopolitiques entre la Russie et l’Ukraine, s’invite à la fête de tous ceux qui ont porté leurs espoirs sur des chiffres économiques en convalescence ces dernières semaines. Au premier plan de la sanction, les valeurs russes et le rouble. Lundi 3 mars dernier, journée noire pour la Russie, la bourse a cédé 13,5%. Plus encore, la société russe mythique d’extraction, de transport et de traitement de gaz, Gazprom, a perdu 14% à la mi-journée. L’euro lui, s’échangeait pour la première fois à plus de 50 roubles. Face à cela, et afin de ne pas peser davantage sur l’inflation, la Banque Centrale Russe a aussitôt enclenché une hausse de son principal taux directeur. Le but étant d’attirer les investisseurs et de freiner la fuite des capitaux. Elle a également liquidé 10 milliards de dollars de ses réserves afin de protéger sa devise.

Un tel climat d’incertitude, que les marchés financiers n’affectionnent pas particulièrement, détourne les investisseurs des actifs risqués. C’est ce qui explique d’ailleurs pourquoi le métal jaune à atteint un plus haut lundi dernier, sachant qu’il ne s’agit pas de la première fois en quatre mois ! Ce jour là, l’once a gagné 1,97% par rapport au dollar. La confusion autour de la souveraineté de l’Ukraine a incontestablement détourné l’intérêt des investisseurs des actions, vers l’incontournable valeur refuge que représente l’or. Le métal précieux poursuit donc son ascension entamée en début d’année et qui se chiffre à 11% après avoir subit un repli d’environ 30% en 2013. La devise russe quant à elle a accusé une perte de 8% par rapport à l’euro et au dollar et ce, malgré la politique interventionniste. En réalité, la Banque Centrale russe prête une attention particulière à l’évolution de la situation avec l’Ukraine, craignant l’installation d’une fragilité financière réelle.

Le début du mois a donc été marqué par une fuite de capitaux importante, qualifiée d’ailleurs de « vague d’hystérie » par le vice ministre de l’économie russe Andreï Klepatch. De son côté, l’économiste Pascal de Lima a souligné l’importance du fait que nous sommes pour la première fois en face d’une très violente réaction des marchés, à la suite d’un conflit de cette nature. Il considère cependant que la situation n’est pas compromettante pour l’économie russe pour le moment. Mais qu’en sera-t-il alors, si comme le prévoit Andreï Klepatch, la crise se poursuit encore quelques temps et que se passera t-il surtout, si celle-ci s’étale et atteint d’autres marchés émergents ? C’est pourquoi les acteurs du marché de l’or ne prêtent pas vraiment attention aux chiffres économiques aux Etats Unis en ce moment.

Entre intervention militaire russe, référendum hésitant, tempérament des responsables russes et ukrainiens et enjeux géopolitiques, les paroles prononcées par José Manuel Barroso, ce samedi à Athènes, en marge du 6e sommet des régions et des villes, et faisant référence à la paix, la paix régionale, la paix continentale et la paix mondiale, risquent fort de passer sous silence !

(Sources : Les Echos/Morningstar/Lapresseca/Economiematin/France24)

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