La devise chinoise mise sur l’or
Pour près de cinquante années, le gouvernement chinois avait fait du billet vert sa pierre angulaire, pour construire et orienter l’ensemble de sa politique monétaire. Aujourd’hui, les réserves gouvernementales chinoises renferment plus de 5000 milliards de dollars américains. Un pactole dont la valeur a considérablement baissé, en raison de la course aux acquisitions titanesques d’actifs opérés par la réserve fédérale américaine, depuis 2008. Du coup, la Chine focalise désormais son intérêt (et ses achats) sur le métal jaune, passant, pour ce faire, par son Shanghai Gold Exchange (SGE) national. Créée en 2002, l’organisation est rapidement devenue la référence mondiale des places d’échanges internationaux d’or, avec un trafic annuel moyen de plus de 1000 tonnes de relique barbare, soit 40% de la production annuelle totale du globe. Sont récemment venus s’ajouter à cette moyenne impressionnante, quelques 100 tonnes mensuelles, plaçant la Chine en bonne position pour dépasser les USA, d’ici trois ans. L’objectif ? Stabiliser le yuan (devise chinoise) et consolider sa position, afin de, éventuellement, assurer sa convertibilité. Rappelons en effet que la monnaie chinoise ne bénéficie actuellement que de très peu de crédibilité sur les marchés financiers. Ces acquisitions massives d’or sont donc destinées à inverser cette donne, et l’or est une telle valeur sûre que bon nombre d’observateurs placent déjà le yuan comme le meilleur candidat pour remplacer le dollar (comme devise de référence dans le monde), d’ici 2025 à 2030.
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