Bilan du «shutdown» US : Une addition très salée
Sur le plan macroéconomique, la décision de prolonger le plafond de la dette jusqu’au 7 février et de rouvrir l’administration – au moins jusqu’au 16 janvier – est en théorie synonyme de normalisation. La politique de soutien à la croissance de l’administration Obama est remise sur les rails. Et la plupart des observateurs estiment désormais peu probable un resserrement rapide de la politique monétaire de la part de la Réserve fédérale, dont le président Ben Bernanke achève son mandat fin 2013. La glissade du dollar s’est donc poursuivie hier, la monnaie américaine tombant à un taux plancher depuis huit mois face à l’euro. Les bourses européennes ont pour leur part terminé quasi stables sans profiter du déblocage, il est vrai largement anticipé. Prise sous l’angle de l’économie domestique, cette parenthèse forcée de deux semaines est néanmoins beaucoup plus douloureuse. Retards de salaires pour les fonctionnaires, fermeture des parcs nationaux qui font vivre des régions entières, anxiété engendrée par l’interruption de structures sociales ou hospitalières… Difficile d’imaginer que, dans un pareil contexte, les consommateurs américains aillent se ruer vers les magasins. Une région comme Washington DC, dont les banlieues sont peuplées de fonctionnaires, s’est retrouvée en coma économique. Mais il y a plus grave : l’hystérie de toute une frange du Parti républicain. Elle démontre, avec le «shutdown», que la première puissance économique mondiale, omniprésente dans tous les portefeuilles d’actions et d’obligations, peut se retrouver prise en otage.
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