La BCE en chemin vers la solution du taux négatif
Ce recours ultime prend progressivement la forme d’une bonne idée, en dépit des efforts renouvelés de la BCE de contourner cette solution. D’aucuns ne cessent même d’affirmer que l’adoption d’un taux négatif serait le meilleur moyen de raviver les prêts, et plus particulièrement ceux adoptés entre les établissements bancaires. Pourtant, la BCE résiste farouchement à l’idée même. Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne, a d’ailleurs insinué que, actuellement, une telle orientation pourrait avoir « des conséquences quelque peu imprévisibles ». Cette volonté affichée d’éviter la solution du taux négatif n’a pas empêché la BCE d’admettre avoir d’ores et déjà effectué ses préparations techniques pour ce cas de figure, juste au cas où. Pour appuyer l’éventualité ouverte à cette solution, Ewald Nowotny (gouverneur de la banque centrale autrichienne) a rappelé, jeudi dernier (2 mai), que cette mesure devrait être forcément précédée par « une analyse scrupuleuse sur les possibles effets secondaires et les effets psychologiques d’une telle décision ». De son côté, Yves Mersch, membre du directoire de la BCE, a avoué que les discussions relatives à l’éventuelle adoption d’un taux négatif étaient loin d’être de rares exceptions au sein de l’institution. Il rappelle toutefois qu’il fallait demeurer particulièrement « prudent sur le sujet », dans la mesure où ce serait une grande première, dans l’histoire des banques centrales.
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