L’or profite de la confusion chypriote
C’est sur fond de crise européenne en cours, que le prix du métal jaune flirte, depuis quelques jours, avec le palier particulièrement résistant des 1 600 dollars. Il va sans dire que le marché aurifère profite ainsi des angoisses européennes grandissantes, et plus particulièrement, celles reliées à la situation chypriote. Avec la récente réouverture des guichets bancaires de l’île, ces angoisses avaient d’ailleurs atteint leur paroxysme. Rappelons que le gouvernement chypriote n’a pas hésité à prendre des mesures inhabituelles et inattendues, pour ne pas dire téméraires et désespérées. L’Union Européenne, la Banque Centrale Européenne et le Fonds Monétaire International avaient décidé de « revenir sur les garanties des investisseurs obligataires et aussi de ponctionner les dépôts bancaires présents sur les comptes courants ». Cette décision avait fait suite à un chaos relatif créé par le spectre du seuil de garantie (finalement maintenu) des 100.000 euros. L’un de ces organismes assure désormais le contrôle et la supervision des capitaux déposés, craignant probablement une vague de « désertion » populaire. En d’autres termes, les épargnants chypriotes risquent fort de procéder au retrait de tous leurs dépôts bancaires, avant de les déposer dans des établissements financiers non-chypriotes. Dans un rapport publié en fin de semaine dernière, les spécialistes Changes de Deutsche Bank avaient estimé qu’un tel mouvement de panique sonnerait le glas de « l’union économique et monétaire de la zone euro », qui, selon eux, n’existerait alors plus.
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