Dans cette lettre mensuelle, vous trouverez un point sur la performance de l’or ainsi que plusieurs actualités et analyses sur des sujets qui influencent le cours du métal jaune.
Fin novembre, au fixing de Londres, le cours du métal jaune atteint respectivement 2035 dollars et 1865 euros. Cela correspond à une appréciation sur le mois de près de 2% en dollar, mais sous l’effet de la dépréciation du billet vert, le cours en euros recule de 1%.
Le fait marquant des derniers jours est sans nul doute le nouveau record historique de cours atteint en intraday, le 3 décembre, à 2135 dollars l’once. Une pointe atteinte un dimanche, probablement à un moment de faible volume. En euros, le cours maximum atteint a été de 1940 euros l’once, là aussi un record absolu.
S’en est suivi une correction technique et le 6 décembre, le cours est revenu sur les niveaux de fin novembre. A l’heure d’écrire ces lignes, le métal jaune affiche une performance en euros de 10.7% en 2023.
Pour aller plus loin : Comment est fixé le cours de l’or ?
Le CAC a enregistré une superbe appréciation de plus de 6% en novembre, avec une hausse additionnelle de 1.5% début décembre. La performance 2023 de l’indice parisien dépasse 14%. Phénomène marquant, le métal jaune et les actions se sont simultanément appréciés significativement sur les 10 derniers jours de novembre, portés tous les deux par des anticipations de baisse des taux d’intérêt.
Ces anticipations se justifient par un effet ciseau : l’activité économique ralentit (le risque de récession n’étant pas totalement écarté), et dans le même temps l’inflation redescend, ce qui crée de nouvelles marges de manœuvre pour les banques centrales qui pourraient de nouveau baisser les taux d’intérêts si la détérioration économique est trop forte.
Il y a donc eu ces derniers jours une corrélation positive entre l’or, les obligations, et les actions. Si en général on aime la décorrélation de l’or avec les autres classes d’actifs, on peut quand même se réjouir qu’il soit corrélé lorsque tout monte. La décorrélation, c’est surtout en cas de tempête qu’elle compte !
Avec les nouveaux records de cours, nombreux sont les analystes qui revoient leurs perspectives à la hausse sur le métal jaune. La banque néerlandaise ING prévoit un cours de 2100 dollars fin 2024. Chez Pictet, la fameuse banque privée genevoise, on mise sur une appréciation modeste en 2024, avec un objectif là aussi à 2100 dollars l’once.
Chez Newedge Wealth, le gérant Ben Emons considère que le mois de décembre pourrait se montrer encore positif, en raison des incertitudes ambiantes liées à l’activité économique et aux élections américaines. Les analystes métaux de Bank of America considèrent que de nouveaux acheteurs arriveront lorsque la réserve fédérale américaine commencera à assouplir sa politique monétaire. Si cela se produisait plus tôt que prévu, ils n’excluent pas un cours à 2400 dollars.
La Chine a poursuivi et accéléré sa politique d’augmentation de ses réserves d’or. La banque centrale chinoise a ainsi procédé à l’achat de respectivement 26 et 23 tonnes en septembre et octobre. Il s’agit du 12ème mois consécutif d’achat de métal jaune par le pays, qui détient désormais officiellement 2192 tonnes dans ses coffres. En un an, cela représente 244 tonnes, soit plus de 20 tonnes par mois en moyenne.
Supposons un instant que la Chine continue ses achats mensuels de 20 tonnes par mois et projetons nous. En mai 2024, la Chine dépasserait la Russie (actuellement 2333 tonne officielles) et deviendrait ainsi le 5ème plus gros détenteur mondial. En novembre 2024, elle ravirait la 4ème place à la France (actuellement 2437 tonnes de réserves) et le mois suivant, elle monterait sur le podium en détrônant l’Italie et ses 2452 tonnes de métal jaune.
Non seulement ce scenario est crédible, mais il pourrait se matérialiser encore plus rapidement si le pays accélérait la cadence pour envoyer un signal. Un tel scenario est facilement imaginable, des élections sensibles à Taiwan en janvier, et une campagne présidentielle américaine qui ne manquera pas de questionner publiquement la rivalité Chine-Etats-Unis
Selon les statistiques de la LBMA (London Bullion Market Association), il s’est échangé à Londres le 1er décembre 108 milliards de dollars de métal jaune, tous supports confondus. C’est bien plus que la moyenne de 83 milliards quotidiens échangés en novembre 2023, qui elle-même est bien supérieure à la moyenne de 62 milliards échangés chaque jour de 2022.
Au-delà de l’effet hausse du cours, qui dope mécaniquement le montant moyen des transactions, ces chiffres illustrent clairement la liquidité et la profondeur du marché de l’or. Pour mémoire, il ne s’échange « seulement » que 4.7 milliards d’euros sur la bourse de Paris chaque jour selon Euronext.
Avertissement :
Le cours de l’or peut varier significativement à la hausse ou à la baisse. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une recommandation d’investissement et le lecteur est invité à prendre conseil auprès de professionnels pour la gestion de son épargne.
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