Le risque géopolitique fait s’envoler le cours de l’or
Dans cette lettre mensuelle, vous trouverez un point sur la performance de l’or ainsi que plusieurs actualités et analyses sur des sujets qui influencent le cours du métal jaune.
Ce qu’il faut retenir du mois écoulé
- Cours de l’or en euros : +6.52% en octobre, +10.85% sur 2023
- L’or devance les actions de 10 points en octobre
- L’or protège contre le risque géopolitique
- Taux d’intérêts et inflation : double inquiétude
- La demande d’or reste soutenue
- Le chiffre du mois : 1400 dollars
Fort rebond de l’or en octobre : +7%
Le cours de l’or en euros a bondi de presque 7% en octobre pour atteindre le 30 octobre un niveau de 1888 euros l’once. Le cours a également refranchi la barre symbolique des 2000 dollars l’once, un niveau que le métal jaune n’avait plus atteint depuis les mois d’avril-mai, période de stress financier intense avec les faillites de banques (Silicon Valley Bank, crédit Suisse, etc.).
La forte hausse s’explique par le conflit au proche orient, qui entre dans sa quatrième semaine. Depuis le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas, le métal j’aune s’est apprécié en effet de plus de 9% en euros, et de 10% en dollar.
Depuis le début de l’année, la performance du métal jaune approche désormais les 11% en euros, et le métal jaune revient dans le palmarès des meilleurs actifs de l’année.
Pour aller plus loin : Comment est fixé le cours de l’or ?
L’or repasse largement au-dessus des actions
Alors que les marchés s’inquiètent des répercutions du conflit, les actifs risqués ont fortement corrigé. Le CAC40 se replie de 3.5% sur le mois. L’or a donc battu les actions françaises de plus de 10% en un mois, preuve que le métal jaune joue à plein son rôle de diversifiant lors des crises internationales. Sur 2023, la performance du CAC s’établit autour de 6%, 4.5 points en dessous de celle de l’or.
La géopolitique soutient le cours de l’or
Le conflit au moyen Orient est au centre de toutes les préoccupations, particulièrement à un moment où les équilibres internationaux sont en pleine (r)évolution. L’indice de Risque Géopolitique (Geopolitical Risk Index) a bondi récemment et atteint un pic le 19 octobre. Depuis le début des années 2000, seuls 3
événements on atteint des niveaux plus élevés : les attentats du 11 septembre, la guerre en Irak, et l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’or se comporte en valeur refuge par excellence dans les phases de crises géopolitiques sévères, d’autant plus lorsqu’elles ont le potentiel de changer les équilibres mondiaux. Une analyse statistique récente menée par le World Gold Council montre qu’une hausse de 100 points de l’indice se traduit par une hausse d’environ 2.5% du cours de l’or. Elle s’est vérifiée avec ce conflit puisque l’indice a gagné 350 points entre le plus bas et le plus haut d’octobre.
Taux d’intérêt et, inflation : double inquiétude
Le niveau des taux d’intérêt atteint des plus hauts depuis 2007, quelques mois avant l’éclatement de la crise financière. Puisque les taux devraient restés « plus élevés pour plus longtemps », les inquiétudes se portent maintenant sur les répercutions pour l’économie réelle. Après le marché immobilier, les entreprises et les banques pourraient souffrir. Plus de 5000 milliards de dette d’entreprise est à refinancer en 2024, à des taux plus hauts, ce qui pèsera sur les résultats. Dans son dernier rapport sur la stabilité financière, le FMI s’inquiète particulièrement pour les petites et moyennes entreprises : dans les économies développées, près de 40% d’entre elles n’ont pas assez de trésorerie pour faire face à une année de charge d’intérêt.
L’inflation reste également à des niveaux élevés, au-dessus de 4% hors énergie et alimentaire dans la plupart des pays développés. Avec des inquiétudes sur les prix de l’énergie si le conflit s’élargit au proche orient, et sur les prix de matières agricoles, si les conditions climatiques mondiales sont difficiles, comme c’est typiquement le cas dans les années où se produisent un phénomène El Nino.
Demande soutenue
Les achats de banque centrales continuent avec en particulier celui de la Pologne (+19 tonnes en septembre) qui atteint ainsi son objectif annoncé d’acheter 100 tonnes de métal jaune en 2023. La question se pose de savoir si ce pays continuera sur sa lancée avec le retour d’une coalition de gauche au pouvoir. L’Inde (+2 tonnes) dépasse désormais les 800 tonnes de réserves. Enfin parmi les autres acheteurs, notons
l’Ouzbékistan (+9 tonnes), la République Tchèque et Singapour (+2 tonnes), ainsi que les Philippines (+1 tonne).
La demande chinoise reste également soutenue. Selon la China Gold Association, la demande bijoutière a cru de 5% sur les 9 premiers mois de 2023 par rapport à la même période de 2022. Quant la demande de pièces et lingots, elle bondit de 16%. Un bond peu surprenant dans un pays en proie à une crise immobilière sérieuse, avec le défaut de paiement de Country Garden, le plus gros promoteur du pays, endetté à hauteur de 180 milliards de dollars.
Chiffre du mois : 1400 dollars
C’est le cout d’extraction au 3ème trimestre d’une once d’or de Newmont Mining, le plus gros producteur mondial. Ce chiffre incorpore également le cout de remplacement des réserves. C’est 30% en dessous du cours actuel
Avertissement :
Le cours de l’or peut varier significativement à la hausse ou à la baisse. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une recommandation d’investissement et le lecteur est invité à prendre conseil auprès de professionnels pour la gestion de son épargne.
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