Cours de l’or : +8.4% à fin mai
Dans cette lettre mensuelle, vous trouverez un point sur la performance de l’or ainsi que plusieurs actualités et analyses sur des sujets qui influencent le cours du métal jaune.
Ce qu’il faut retenir du mois écoulé
- Cours de l’or en euro : +2.1% en mai, + 8.37% en 2023
- L’or est un super-diversifiant des actions
- La dette américaine inquiète les marchés
- 3 raisons d’acheter de l’or
- Ils sont positifs sur l’or
+2.1% en mai, +8.4% sur 2023
En mai, le cours de l’or en euro progressé de 2.1% pour atteindre un niveau de 1841.23 euros l’once au second fixing de Londres du 31 mai. Ceci porte la performance totale du métal jaune à 8.37% depuis le début de l’année. Le cours a atteint un plus haut à 1856.49 euros l’once le 15 mai, un niveau à peine 1% plus bas que le plus haut historique enregistré en mars 2022, en pleine invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le cours de l’or en dollar affiche un léger repli en mai, mais sa progression sur 2023 reste similaire à +8.39%. L’investisseur européen a en effet bénéficié du renforcement du billet vert en période d’incertitude liées aux négociations sur le plafond de la dette américaine et les répercussions des faillites bancaires des mois précédents.
Pour aller plus loin : Comment est fixé le cours de l’or ?
L’or comme super diversifiant des actions sur l’année écoulée
Le métal jaune est traditionnellement considéré comme un bon diversifiant des actifs risqués, en particulier des actions. L’année écoulée l’illustre parfaitement.
Sur un an, l’or fait moins bien que le cac 40 hors dividendes (7.1% contre +9.7%). Mais il est nettement moins volatile que l’indice parisien (30% de moins environ) ce qui lui donne un couple risque rendement plus favorable.
L’effet de diversification intervient lorsque l’on mélange les deux actifs au sein d’un portefeuille. Un portefeuille 50% or 50% action a ainsi eu un niveau de volatilité moindre que chacun des deux actifs pris séparément. Et le couple risque rendement du portefeuille final est beaucoup plus élevé.
La dette américaine comme principal risque financier mondial
La crise politique américaine sur le plafond de la dette a animé l’actualité économique du mois de mai. Encore une fois, le possible défaut de paiement de la plus grosse économie mondiale a préoccupé les investisseurs et favorisé le métal jaune pendant la phase d’incertitude autour des négociations.
L’accord trouvé entre démocrates et républicains a repoussé la limite à 2025 et gelé plusieurs budgets à l’exception de celui de la défense qui atteindra 886 milliards en 2025. Cette nouvelle a contribué à la consolidation des cours de l’or des derniers jours.
A plus long terme, nombre d’experts s’interrogent sur la capacité et la volonté des Etats-Unis à rembourser cette dette, créant ainsi des problématiques de confiance. D’autres insistent sur le fait que le vrai problème c’est le montant que le trésor américain doit emprunter : environ 700 milliards de dollar par trimestre. Et de savoir d’où viendra l’argent, avec pour risque que ce soient les dépôts bancaires qui financent le déficit américain, fragilisant ainsi la santé des banques déjà marquées par les faillites de SVB, Crédit Suisse, et First Republic au cours des mois précédents.
3 raisons d’acheter de l’or selon UBS
Dans une note datée du 18 mai, la banque suisse UBS a détaillé les 3 raisons qui justifient l’achat d’or pour ses clients.
Il y a d’abord la demande robuste des banques centrales, une tendance de long terme UBS en raison du contexte géopolitique qui accentue le mouvement de dédollarisation des réserves de change. Un phénomène qui qui se confirme avec l’achat récent par la banque centrale polonaise de 15 tonnes de métal jaune. La Chine a maintenu sa politique d’achats réguliers avec 8 tonnes de plus en avril, tandis que d’autres acteurs procèdent à des achats plus modestes (Iraq et République Tchèque, + 2 tonnes chacun).
La banque s’attend également à une faiblesse du dollar, car la banque centrale américaine devrait faire une pause dans la hausse des taux, alors que les banques centrales des autres pays, notamment la zone euro, continuent leur resserrement monétaire. Cela devrait logiquement pénaliser le billet vert dont le cours est négativement corrélé à celui du métal jaune. Cela devrait soutenir le cours de l’or.
Enfin, UBS mentionne le risque de récession américaine suite au durcissement du crédit, au ralentissement de l’industrie et du marché immobilier. Tout ceci pousse la banque à proposer un objectif de cours à 2200 dollars l’once en mars 2024, soit près de 12% de potentiel d’appréciation
Ils sont également positifs sur l’or
Le Crédit Agricole a révisé à la hausse son objectif de cours pour le métal jaune à 2050 dollars l’once d’ici à en mars 2024. La banque cite entre autres le risque politique américain avec la question du rehaussement du plafond de la dette qui pourrait se réinviter à la campagne présidentielle de 2024.
La banque Citigroup, au travers de son département matières premières, envisage à terme un cours de 2400 dollars l’once, même si le chemin pour y arriver risque d’être chahuté.
Enfin, le gérant de fonds américain Pimco, voit lui le métal jaune comme légèrement surévalué à court terme, mais considère que c’est un actif à durée de détention longue, et « la sécurité qu’il offre a une grande valeur » notamment pour les banques centrales.
Avertissement :
Le cours de l’or peut varier significativement à la hausse ou à la baisse. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une recommandation d’investissement et le lecteur est invité à prendre conseil auprès de professionnels pour la gestion de son épargne.
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