Banques : attention au retrait des dépôts…
C’est un mouvement généralisé, aux Etats-Unis comme en Europe, qui commence à se ressentir dans les données officielles.
Sur un an, les dépôts des banques américaines ont diminués de 600 milliards de dollars. Un mouvement sans précédent historique, qui s’est accéléré avec la panique créée par la faillite de la SVB et la fragilité des banques régionales : selon la Réserve Fédérale, en un mois les dépôts bancaires américains ont diminué de près de 200 milliards.
Où va cet argent ? Selon le Financial Times, rien qu’en mars, près de 286 milliards de dollars sont allés s’investir en fonds monétaires, qui par définition n’intègrent pas le bilan des banques et sont donc en principe plus « immunisé » contre une faillite bancaire. Avec le relèvement des taux d’intérêts, les épargnants américains y trouvent également une rémunération intéressante.
En Europe, le phénomène est le même. Les dépôts bancaires au sein des institutions de crédit européennes ont significativement diminué au dernier trimestre 2022 (-800 milliards environ depuis octobre), au profit des fonds monétaires.
Ce mouvement de retrait des dépôts n’est pas dramatique pour le moment car ceux-ci avaient fortement augmenté suite au COVID et au « quoi qu’il en coute ». Il convient néanmoins de surveiller le phénomène car il pourrait créer de nouvelles fragilités dans le système bancaire, surtout si la hausse des taux se poursuit et que ces retraits force à la liquidation de certains actifs.
Signe que l’inquiétude domine, en France, le livret A attire des montants records d’épargne depuis le début d’année. Et le métal jaune, valeur refuge en période de crise financière, a également particulièrement bien traversé la crise bancaire récente, en s’appréciant de plus de 8% depuis le début du mois de mars.
Retour