Dans cette lettre mensuelle, vous trouverez un point sur la performance de l’or ainsi que plusieurs actualités et analyses sur des sujets qui influencent le cours du métal jaune.
Le cours de l’or en euro a progressé de 4.34% sur le mois de janvier avant de corriger sur les premiers jours de février, et ainsi établir une performance depuis le début de l’année de +2.61% (en date du 6 février).
La forte performance de début d’année s’explique par des anticipations d’un « pivot monétaire » : à mesure que l’inflation et l’économie ralentissent, les banques centrales devraient assouplir leur politique monétaire en baissant les taux. Traditionnellement, une anticipation de baisse des taux est favorable au métal jaune.
Mais ce scénario pourrait être bousculé ou retardé, en particulier si l’économie résiste mieux que prévu. Début février, de bons chiffres économiques américains font craindre aux analystes que la FED maintienne plus longtemps ses taux élevés, ce qui pour le coup, est plutôt défavorable à l’or, d’où la baise des derniers jours.
Depuis le début de l’année le métal jaune reste en retrait des marchés actions, qui se sont particulièrement bien comportés. Le CAC 40 affichait au 6 février un gain de 10.25%, largement supérieur au métal jaune. Un effet de rattrapage après une année 2022 calamiteuse qui avait vu l’or prendre largement le dessus sur l’indice parisien.
Pour aller plus loin : Comment est fixé le cours de l’or ?
La London Bullion Market Association (LBMA) a publié son enquête annuelle sur les prévisions de cours pour 2023. En moyenne, les 30 analystes consultés voient un cours moyen sur l’année 2023 de 1859.90 dollars, soit un niveau très proche des cours actuels. 18 analystes sur 23 envisagent une fourchette haute au-delà des 2000 dollars, et 16 en deça des 1700 dollars.
Pour ces spécialistes de l’or, le facteur le plus important à surveiller en 2023 est le niveau du dollar et la politique monétaire de la réserve fédérale américaine. L’accalmie sur le front de l’inflation, ainsi que les perspectives de ralentissement devraient pousser la Fed à faire son « pivot », c’est-à-dire à stopper la hausse, voire réduire ses taux directeurs en 2023. C’est donc la macro économie qui dominera l’actualité du métal jaune.
Parmi les autres facteurs qui influenceront le cours, beaucoup d’analystes citent enfin les achats continus par le secteur officiel (banques centrales) et les tensions géopolitiques.
Le rapport annuel 2022 du World Gold Council, publié fin janvier, annonce une année record pour la demande mondiale d’or. Voici quelques points clés :
Du coté de l’offre, la production minière (3612 tonnes) a augmenté de 1% et reste en dessous du plus haut de 2018, tandis que le recyclage (1144 tonnes) est 30% en dessous des records de 2012, malgré des prix élevés.
Dans une note de recherche publiée fin janvier, trois chercheurs du FMI se sont intéressés aux raisons pour lesquelles les banques centrales augmentaient leur réserve d’or. Un rapport qui tombe à point sur le sujet chaud du moment (cf. paragraphe précédent).
Premier constat, peu surprenant : tous les pays, développés ou émergents, ont tendance à augmenter leurs réserves d’or lorsque le risque géopolitique et/ou l’incertitude économique augmentent. Et ces derniers temps, il y a de la matière…
Les chercheurs du FMI constatent également que les acheteurs actifs sont tous des pays émergents et que le risque de sanction (avéré ou perçu) est un facteur explicatif statistiquement significatif. Ainsi, lorsque l’on recense les plus gros achats d’or depuis 1999, la moitié ont été fait par des pays sous sanction la même année ou les deux précédentes.
Newmont, le 1er producteur mondial d’or a proposé le 5 février de racheter son concurrent australien Newcrest Mining, 7ème producteur mondial pour 17 milliards de dollars australiens. Si l’opération va à son terme, il s’agirait de la plus grande OPA du secteur minier aurifère. Les entreprises ont annoncé continuer les pourparlers et l’analyse des conditions de l’offre.
Newcrest est fragilisé en bourse en raison de ses performances décevantes l’an dernier et de son absence de leadership, puisque son PDG Sandeep Biswas a démissionné en décembre. L’intérim est assuré depuis par la directrice financière Sherry Duhe.
Il n’est pas surprenant de voir les sociétés minières fusionner dans un contexte inflationniste, alors que des économies d’échelle peuvent être réalisés en matières d’achats, de logistique, et de technologies, en particulier lorsque les mines sont voisines. Autre intérêt pour Newmont, l’acheteur : Newcrest est également producteur de cuivre, un minerai d’avenir pour la transition énergétique.
Avertissement :
Le cours de l’or peut varier significativement à la hausse ou à la baisse. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une recommandation d’investissement et le lecteur est invité à prendre conseil auprès de professionnels pour la gestion de son épargne.
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