Cours de l’or : recul en octobre
Dans cette lettre mensuelle, vous trouverez un point sur la performance de l’or ainsi que plusieurs actualités et analyses sur des sujets qui influencent le cours du métal jaune.
Ce qu’il faut retenir du mois écoulé
- Cours de l’or en euro : fort recul de -3.14% en octobre, +1.2% début novembre
- Sur 2022 : or +4.36% vs. CAC40 -10%
- La dégradation économique et géopolitique
- Les achats d’or par les banques centrales au plus haut depuis 1967
- Pièces d’or américaines : ventes record
Recul de 3.14% en octobre, rebond de 1.16% en novembre
Après une rentrée calme (-0.27% en septembre), le cours de l’or en euro a corrigé de 3.14% en octobre, avant de se ressaisir de plus de 1% début novembre. En atteignant un niveau de 1676.13 euros au second fixing de Londres du 8 novembre, la performance du métal jaune s’élève ainsi à +4.36% sur 2022.
Table 1 : performance mensuelle de l’or en euros, 08/11/2022
L’écart avec la performance en dollar se resserre, puisque l’euro s’est apprécié contre le billet vert, particulièrement fin octobre. Le 8 novembre, le cours atteignait 1678.65 dollars, en recul de presque 8% depusi le début de l’année.
Pour aller plus loin : Comment est fixé le cours de l’or ?
L’impressionnant rebond des marchés
En octobre, les principaux indices actions mondiaux ont repris plus de 8%. Un rebond impressionnant qui intervient après des performances décevantes ces derniers mois (-5% en août, -6% en septembre pour le CAC 40 hors dividendes).
La tendance semble se prolonger début novembre, mais elle ne doit pas faire oublier que l’indice parisien baisse de 9.95% sur 2022 . Le métal jaune surperforme donc les actions françaises de près de 14% sur 2022.
La dégradation du contexte économique…
Les chiffres économiques continuent à se dégrader significativement, avec une inflation toujours élevée malgré les hausses de taux directeur des banques centrales. La hausse des prix continue de saper la confiance des ménages et des entreprises. A l’instar de l’Allemagne, ou l’indice des prix à la production augmentent de 45% sur un an, tandis que l’indice des prix de gros, qui devancent généralement l’indice des prix à la consommation, progresse de près de 20% en un an. Et avec 9.9% de hausse des prix dans la zone euro en septembre, on a frôlé de justesse l’inflation à deux chiffres.
Mais la récession qui s’amorce sous l’effet de la hausse des taux ne suffira pas à dompter l’inflation. Et c’est Christine Lagarde qui le dit, tout en avertissant des risques d’une remontée trop rapide des taux, alors que les économies européennes sont très endettées. Un membre du directoire de la BCE, Fabio Panetta, insiste de son coté sur la nécessite de prévenir tout risque de dislocation du marché.
Pour ces raisons, de nombreux analystes commencent à envisager des scénarios de pause de la hausse des taux, voire une baisse pour 2023. A l’instar de la banque suisse UBS, qui note également qu’une baisse de 1% des taux s’est historiquement traduit par 19% de hausse du cours. Raison pour laquelle elle trouve que le cours actuel du métal jaune fournit un profil risque rendement intéressant.
… et géopolitique
D’un point de vue géopolitique, la situation continue de se dégrader lentement mais sûrement sur tous les fronts. La perspective de sortie de la guerre en Ukraine est toujours bien lointaine, la Corée du Nord procède à des essais de missiles balistique tous azimuts, et à l’issue du congrès du parti communiste chinois qui a consolidé la mainmise de Xi Jinping sur le pays, celui-ci maintient son soutien à Moscou.
Dans une conférence de presse récente, le porte-parole du ministère des affaires étrangères chinois voit les deux pays comme « des partenaires stratégiques globaux de coordination pour une nouvelle ère ».
Banques centrales : les achats d’or au plus haut depuis 1967 !
Selon le World Gold Council, les achats d’or par les banques centrales ont atteint 399.3 tonnes au 3ème trimestre 2022. Cela porte les achats pour 2022 à un 673 tonnes, un chiffre calculé sur 9 mois qui dépasse déjà toutes les données annuelles depuis 1967 !
Parmi les acheteurs officiels en 2022, on peut citer la Turquie (+95 tonnes), l’Inde (+31t), l’Ouzbékistan (+28 t) et le Qatar (+15 t). Mais si le chiffre est aussi élevé, c’est qu’il incorpore une large estimation d’achats « non officiels ». Certains pays ne publient pas (ou plus) les statistiques de leurs réserves officielles de métal jaune, une information jugée stratégique.
C’est notamment le cas de la Chine et de la Russie, respectivement 1er et 3ème producteur mondial. La plupart des analystes s’accordent d’ailleurs à dire que la production chinoise reste sur le territoire national, soit sous forme de bijoux ou pièces et lingots achetés par la population, soit sous forme de lingots accumulés par la banque centrale chinoise.
L’explication principale donnée par le président du WGC pour ces achats massifs réside dans la volonté de la part de ces pays de s’affranchir du dollar et du fait que celui-ci puisse être utilisé comme arme économique. En la matière, les sanctions contre la Russie et la saisie d’avoirs en dollars de la banque centrale Russe ont accéléré la volonté de diversifier leurs réserves chez de nombreux pays émergents. Et l’or, qui est à la fois universel et contrôlé par personne, est le candidat naturel.
Affaire à suivre au 4ème trimestre…
Les ventes de pièces d’or américaines au plus haut depuis 22 ans
En 2022, la Monnaie Américaine (US Mint) a vendu plus de 2 millions de pièces d’or, pour un poids total de près de 1,4 millions d’onces, soit environ 42 tonnes. Selon US Global Investors, ces ventes sont un record depuis 1999, ce qui indique la volonté des américains de se protéger contre une inflation forte et une politique monétaire et fiscale incertaine.
Dans le détail, la US Mint a en effet écoulé 1 630 000 pièces American Eagles, et parmi celles-ci, principalement la pièce d’une once (840’000 exemplaires vendus) et la pièce d’un dixième d’once (575’000 exemplaires). L’American Buffalo d’une once s’est quant à lui vendu à plus de 400’00 exemplaires.
Avertissement :
Le cours de l’or peut varier significativement à la hausse ou à la baisse. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une recommandation d’investissement et le lecteur est invité à prendre conseil auprès de professionnels pour la gestion de son épargne.
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