Dans cette lettre mensuelle, vous trouverez un point sur la performance de l’or ainsi que plusieurs actualités et analyses sur des sujets qui influencent le cours du métal jaune.
Les mois se ressemblent… Après un repli de 1.1% en juillet, le cours de l’or en euros se contracte de 0.6% en août pour clôturer le mois à 1715.29 euros au fixing de Londres. Une baisse à relativiser car depuis le début de l’année, la performance du métal jaune reste largement positive, à +6.8%.
La performance de l’or est bien meilleure en euros qu’en dollars en raison de la baisse importante de la monnaie unique contre le billet vert, avec un change à la quasi parité. Le métal jaune s’avère être un bon protecteur contre la baisse de l’euro et de ce point de vue, il profite à l’investisseur européen.
Avec une performance positive de +6.8% sur l’année, l’or fait parti des bonnes exceptions et se compare favorablement aux autres classes d’actifs.
Au cours d’un mois agité, les actions du CAC40 perdent 5% en août pour afficher un recul de près de 15% sur 2022. Même topo pour les obligations : une plongée de 6.5% en août pour terminer en repli de plus de 14% depuis le début de l’année.
Sans mentionner la chute des cryptos, avec une baisse de plus de 15% du bitcoin en aout, ce qui pousse le plongeon en 2022 à -56%.
Mais le fait marquant, c’est que la traditionnelle diversification des actions par les obligations s’avère désormais inopérante depuis plusieurs mois. Et l’or semble être un des derniers actifs à maintenir une corrélation négative avec les actions et pouvoir offrir une telle diversification, particulièrement utile sur le long terme.
Pour aller plus loin : Comment est fixé le cours de l’or ?
L’inflation de la zone euro a atteint un sommet à 9.1% en août selon Eurostat. Un chiffre évidemment poussé par les prix de l’énergie, mais aussi par les prix alimentaires, qui progressent de plus de 10%. Avec une inflation de 5.8% sur un an, la France semble moins pénalisée que ses voisins, comme l’Allemagne (+7.9%), la Belgique (+10%) ou encore l’Espagne (+10.4%). Aux Etats-Unis, les premiers signes de stabilisation de l’inflation semblent se manifester, sans pour autant entamer une décrue.
Les analystes anticipent également une récession pour 2023, sous l’effet de la hausse des prix et des taux d’intérêts qui réduisent le financement de l’économie. Cette contraction sera particulièrement marquée en Europe qui devra faire face à l’arrêt des livraisons de gaz russe.
La perspective d’une récession faisait croire au marché à une pause dans la hausse des taux, mais Jerome Powell, le président de la Fed, a récemment douché leurs espoirs au symposium de Jackson Hole, en indiquant que la banque centrale américaine ferait preuve de « vigueur » dans la lutte contre l’inflation, un message qui signale des hausses de taux d’intérêt significatives à venir.
Malgré le discours alarmiste de Jerome Powell, beaucoup de banques d’investissement continue de miser sur une baisse des taux d’intérêt réels, en raison d’une inflation élevée mais stable et une baisse des taux d’intérêts de long terme plombés par une future récession.
C’est précisément le cas de la banque privée suisse Pictet qui y voit également une opportunité pour l’or. Dans leurs dernières perspectives d’investissement, la banque fait « le choix de l’or » :
« l’or renferme pour nous un potentiel certain compte tenu du contexte d’incertitude croissante au sujet des politiques et de la possibilité d’un pic pour les taux réels américains. Après une correction d’environ 20%, le métal précieux semble survendu et n’est plus classé comme onéreux dans notre cadre de valorisation. »
L’incertitude politique que cite la banque Pictet est alimentée d’abord par le contexte international. Le risque géopolitique est toujours élevé en raison de la guerre en Ukraine et du jeu des alliances explicites ou tacites.
Mais les risques politiques intérieurs sont également marqués sous le triple effet de la hausse des prix (en particulier des biens de première nécessité), du mécontentement envers la classe politique et des aléas climatiques.
Une étude menée par le cabinet Verisk Maplecroft pointe ainsi une montée du risque de troubles sociaux dans 101 pays du monde. « L’importance et la fréquence des protestations et de l’activisme populaire augmentera mécaniquement dans les mois qui viennent ». Parmi les pays les plus à risque, le rapport cite l’Algérie, l’Iran, l’Egypte, la Bosnie Herzégovine, la Géorgie, les Philippines. Il s’agit pour la plupart de pays qui rencontreront des difficultés financières à maintenir un niveau de dépense suffisant pour protéger leurs citoyens contre la hausse des prix.
C’est la quantité d’or exportée par la Suisse vers la Chine au mois de juillet, selon les douanes Suisses. Un record depuis fin 2016, signe que la demande chinoise repart fortement après la politique zero-Covid qui a pénalisée l’industrie joaillère du pays.
Avertissement :
Le cours de l’or peut varier significativement à la hausse ou à la baisse. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une recommandation d’investissement et le lecteur est invité à prendre conseil auprès de professionnels pour la gestion de son épargne.
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