Cours de l’or : +7.5% depuis le début de l’année
Dans cette lettre mensuelle, vous trouverez un point sur la performance de l’or ainsi que plusieurs actualités et analyses sur des sujets qui influencent le cours du métal jaune.
Ce qu’il faut retenir du mois écoulé
- Cours de l’or : -1.1% en juillet, + 7.5% sur 2022.
- +17% d’avance sur le CAC40 en 2022
- Un horizon sombre et plus incertain selon le FMI
- La Suisse interdit l’importation d’or russe
- Géopolitique : après l’Ukraine, Taiwan ?
-1.1% en juillet, +7.5% en 2022
Après la progression de 1.5% en juin, le cours de l’or en euros a consolidé de 1.1% en juillet pour clôturer, au second fixing de Londres du 29 juillet, à 1725.7 euros l’once. En dollar, le cours s’établit à 1753.4, soit une baisse de 3.5% sur le mois.
Depuis le début de l’année, la performance de l’or investissement atteint donc +7.45% en euros, tandis qu’en dollar, le cours perd 3.7% sur 2022, la différence s’expliquant par l’appréciation du dollar contre euros, d’environ 10% cette année.
Le mois a cependant été agité, avec une baisse significative du cours sur les 3 premières semaines, sur fond d’inquiétude de remontée rapide des taux d’intérêt, traditionnellement défavorable à l’or. La conférence de presse de Jerome Powel, le président de la Fed, est venue tempérer fin juillet cette crainte, expliquant ainsi la bonne performance de l’or en fin de mois.
Pour aller plus loin : Comment est fixé le cours de l’or ?
Rebond des actifs risqués en juillet
Les actions ont profité d’un contexte plus favorable sur le mois écoulé, principalement en raison des bons résultats d’entreprises, et d’une stabilisation de certains indicateurs macro-économiques, à l’instar de l’inflation. Le Cac 40 s’adjuge ainsi 8.9% sur le mois, mais reste en terrain négatif sur l’année (presque -10% hors dividendes). Ainsi, le métal jaune surperforme l’indice parisien de près de 17% sur 2022.
FMI : « un horizon sombre et plus incertain »
Dans sa dernière note de conjoncture sur les perspectives de l’économie mondiale, le Fonds Monétaire International dresse un tableau sombre de la situation économique mondiale. L’institution révise encore une fois ses prévisions à la baisse, avec une croissance mondiale pour 2022 désormais attendue à 3.2%, contre 6.1% en 2021. Le FMI a en particulier fortement abaissé ses prévisions de croissance américaine (-1.4%) et chinoise (-1.1%) citant pour la première une politique monétaire restrictive et une baisse du pouvoir d’achat des ménages, et pour la seconde, l’impact des confinements et une crise immobilière en développement. Pour 2023, « le risque de récession est particulièrement notable ».
L’institution réhausse également ses prévisions d’inflation à 6.6% dans les économies avancées (+0.9%) et à 9.5% dans les pays en développement (+0.8%), notant que les augmentations du prix de l’énergie et des produits alimentaires font courir un risque de troubles sociaux.
Selon le FMI, la situation pourrait encore s’aggraver. Dans son scénario alternatif, qui envisage un arrêt des exportations d’énergie russe, le FMI prévoit un triplement du cours du gaz, un durcissement des conditions financières. Le tout aurait un impact particulièrement prononcé en Europe, qui perdrait 1.3 points de croissance. Le FMI mentionne enfin une vulnérabilité accrue liée aux niveaux de dette, particulièrement dans les pays émergents qui sont confrontés à une hausse simultanée des taux d’intérêt et du dollar.
Bref : récession, inflation, incertitude et risques financiers. Autant d’éléments dépeignant un contexte qui s’est révélé historiquement favorable au métal jaune au cours des 50 dernières années.
La Suisse interdit les importations d’or Russe
Le Conseil Fédéral de la Confédération Helvétique a annoncé l’interdiction effective le 3 août « d’acheter, d’importer ou de transporter de l’or et des produits en or en provenance de Russie ». Le communiqué suisse détaille aussi de nouvelles sanctions contre la banque russe Sberbank. L’annonce fait suite à une décision européenne similaire prise le 21 juillet, conformément à des discussions qui avaient eu lieu lors du dernier G7 en Allemagne.
La décision est toutefois symbolique, car les gros raffineurs du pays (qui raffinent tout de même près de 70% de la production minière mondiale) ont suspendu depuis plusieurs mois leurs achats et transactions sur l’or Russe, pour des raisons d’éthique et de réputation. La décision permet néanmoins de formellement remédier à quelques trous dans la raquette.
Géopolitique : après l’Ukraine, Taiwan ?
Les acheteurs d’or le considèrent souvent comme un actif refuge en cas de crise géopolitique. Ces derniers mois, l’histoire semble s’écrire à une grande vitesse. Alors que la guerre en Ukraine continue d’avoir des répercutions significatives et mondiales, la température monte sur un autre point chaud du monde : Taiwan.
La visite sur l’île de Nanci Pelosi a provoqué la colère de Pekin qui y voit une violation de sa souveraineté. La Chine a réagi par des exercices militaires d’envergure, des tirs de missiles au-dessus de l’île, la rupture des canaux de communication avec les Etats-Unis, et mots durs. « Ceux qui offensent la Chine devront être punis, de façon inéluctable » a déclaré le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi.
Entre les postures, les provocations et les risques d’accident liées aux opérations militaires, la question de la rivalité entre les Etats-Unis et la Chine risque donc de faire l’actualité du mois d’août, et pourrait ainsi soutenir le cours de l’or.
Avertissement :
Le cours de l’or peut varier significativement à la hausse ou à la baisse. Les informations contenues dans ce document ne constituent pas une recommandation d’investissement et le lecteur est invité à prendre conseil auprès de professionnels pour la gestion de son épargne.
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