Dans cette lettre mensuelle, vous trouverez un point sur la performance de l’or pendant le mois écoulé, ainsi que plusieurs actualités et analyses sur des sujets qui influencent le cours du métal jaune. Bonne lecture !
La perspective d’un vaccin contre le coronavirus a dopé les marchés et pénalisé l’or, valeur refuge par excellence. Après un mois d’octobre stable, l’once de métal jaune termine novembre à 1762,55 dollars, soit un retrait de 6,3% sur le mois. En euros, le cours s’est établi à 1469,44 au second fixing de Londres du 30 novembre, soit un repli de 8.8% par rapport à fin octobre. Bien que le cours ait chuté le 9 novembre, jour de l’annonce des résultats des tests du vaccin Pfizer, c’est dans la deuxième partie du mois que s’est produit le plus fort de la baisse. Malgré la correction, la performance de l’or en 2020 reste excellente dans les 2 monnaies. Ainsi la performance en euros depuis le début de l’année s’affiche à +8,2%, tandis qu’en dollars elle atteint +15,7%. L’écart s’explique par une baisse du billet vert contre la monnaie unique. Pour aller plus loin : Comment est fixé le cours de l’or ?
Après une forte correction en octobre, les marchés actions ont enregistré en novembre un des meilleurs mois de leur histoire. Hors dividendes, l’indice américain du S&P500 a rebondi de plus de 10%, tandis que le Cac 40 progresse de plus de 20% ! L’écart entre l’or et l’indice parisien se réduit donc fortement sur l’année 2020, mais reste nettement à l’avantage du métal jaune, avec un écart de performance de plus de 15%. L’autre phénomène illustré par le graphique ci-dessus est celui de la décorrélation entre le métal jaune et les actions tout au long de l’année, et plus particulièrement en novembre. Si en 2020 cela a plutôt joué en faveur de l’or, il faut aussi accepter que cette relation, souvent utile à la diversification, joue parfois en défaveur du métal jaune.
Le devant de la scène internationale a été occupé par l’élection américaine. La victoire maintenant acquise de Joe Biden ouvre les voies à une « normalisation » de la politique étrangère de l’oncle Sam, qui devrait être plus prévisible. Mais cela ne signifie pas pour autant la fin des crises géopolitiques. L’assassinat récent d’un responsable iranien du programme nucléaire vient ainsi compliquer la tâche du nouveau président américain dans un dossier déjà compliqué. Malgré les nombreuses questions pratiques qui restent à régler, la perspective d’un vaccin a créé une vague d’optimisme importante chez les acteurs économiques et financiers. Aux Etats-Unis, en France, en Allemagne, les indices de confiance des directeurs d’achats se sont montrés plutôt meilleurs que prévus. Si l’INSEE a maintenu sa prévision de récession de -9% en 2020, et le FMI table pour la France sur une croissance de 6% en 2021, signifiant qu’il faudra plusieurs années pour effacer l’impact de la crise sanitaire. Une situation qui certes s’améliore, mais qui reste sensiblement dégradée par rapport aux niveaux d’avant crise. Enfin, des voix émergent pour questionner la valorisation des marchés actions, qui semblent de plus en plus déconnectés de la réalité. A l’instar de Mark Wilson, directeur des investissements de Morgan Stanley, qui dans une interview récente évoquait un risque de correction, en particulier si les taux d’intérêts continuaient à augmenter.
Le mois de novembre sonne le traditionnel coup d’envoi de la saison des prévisions économiques pour l’année qui vient. Banques d’investissements, Analystes, Stratégistes livrent leurs convictions. En voici quelques-unes concernant le métal jaune :
Dans un article récent, l’agence Reuters rapportait des points de vue plus nuancés, qu’il ne faut pas ignorer. Macquarie, la banque d’affaire australienne a un objectif de 1550 dollars et la banque suisse Julius Baer table sur une baisse de la demande. Mais la citation selon nous la plus pertinente de l’article revient à Ole Hansen, analyste chez Saxo bank : « si le vaccin peut tuer le virus, il ne peut pas tuer la montagne de dette ».
C’est, selon S&P Global, le coût moyen d’extraction d’une once d’or par les 15 principales sociétés minières du monde. Un chiffre important parce qu’il fournit une indication du seuil de rentabilité de l’industrie aurifère. Beaucoup d’analystes regardent en effet les coûts de production comme un cours plancher pour le métal jaune. Mais plutôt que le coût moyen, les experts préfèrent analyser les coûts mine par mine. On estime généralement qu’environ 10% de la production minière d’or se fait à un coût supérieur à 1500 dollars, ce qui donne une idée de la baisse de production possible en cas de fort recul des cours. Sans entrer dans le détail du calcul de ces coûts et des nombreux débats d’experts qu’ils engendrent, il peut être prudent de considérer ces coûts comme sous-évalués, car ils ne comprennent pas toutes les dépenses d’exploration pourtant nécessaire à long terme au renouvellement des réserves. Une différence que nous estimons rapidement à environ 100 dollars l’once en se basant sur les comptes de 2 mastodontes, Barrick et Newcrest Mining.
C’est un thème qui gagne en importance ces dernières semaines, y compris dans les cercles traditionnellement libéraux : les inégalités de richesse se creusent et font peser des risques de plus en plus importants sur la stabilité politique des sociétés modernes. Un point de vue partagé par Stéphane Monier, le directeur des investissements de la banque suisse Lombard Odier dans ses perspectives 2021 « les inégalités croissantes, mises en évidence par la crise financière mondiale et exacerbées par la pandémie, pourraient alimenter les tensions sociales ». Ray Dalio, l’influent fondateur de Bridgewater et investisseur réputé va plus loin. Dans un post récent sur le réseau LinkedIn, il affirme que « les Etats-Unis sont à un point critique qui pourraient les faire basculer de tensions gérables à une révolution et/ou guerre civile ». Son analyse est étayée par de nombreuses références historiques. Et ce n’est pas une coïncidence si ces deux acteurs aiment l’or comme actif de protection. Bridgewater fait d’ailleurs partie du club très privé des 10 plus gros investisseurs privés dans l’or, avec des avoirs de plus d’1 milliard de dollar dans des fonds d’or physique.
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