FMI : « un décalage entre les marchés et l’économie »
La dernière actualisation par le FMI de son rapport sur la stabilité financière dans le monde pointe quelques signes encourageants liés aux mesures de soutien annoncées par les gouvernements, et qui dépassent maintenant les 11’000 milliards de dollars dans le monde. Néanmoins l’institution de Washington exprime son inquiétude : « Un décalage apparaît entre l’optimisme des marchés financiers et l’évolution de l’économie mondiale ». Selon le FMI, « La pandémie pourrait cristalliser d’autres vulnérabilités financières qui se sont accumulées au cours des 10 dernières années ». Et de citer la dette des entreprises et des ménages, des faillites qui mettront à l’épreuve le secteur bancaire, le système financier non régulé, et les pays émergents ayant besoin de se refinancer. Inquiétude donc sur la pandémie, sur la reprise économique, et sur la stabilité financière. Autant d’incertitudes qui plaident en faveur des valeurs refuge. Plus que des commentaires, nous préférons citer ici quelques extraits du rapport du FMI que nous trouvons particulièrement parlants : « Les marchés semblent s’attendre à un rebond rapide de l’activité (en V) […]. Cependant, les données économiques récentes et les indicateurs à fréquence élevée laissent entrevoir une récession plus profonde que prévu […]. L’un des exemples de cette tension est la récente poussée du marché boursier américain, d’une part, et la baisse prononcée de la confiance des consommateurs, d’autre part. […] En fait, les valorisations semblent excessives sur bon nombre de marchés boursiers et de marchés d’obligations de société. D’après les modèles des services du FMI, la différence entre prix du marché et valeurs fondamentales se rapproche de sommets historiques sur la plupart des marchés boursiers et obligataires de pays avancés, le contraire étant vrai pour les actions dans certains pays émergents » […] la dette globale des entreprises est en hausse depuis plusieurs années et se situe à des niveaux records par rapport au PIB. La dette des ménages a également augmenté, en particulier dans des pays qui ont été épargnés par les pires effets de la crise financière mondiale de 2007-2008. Cela signifie que bon nombre de pays très endettés vont à présent connaître un ralentissement économique extrêmement brutal (graphique 12). Cette détérioration des paramètres économiques fondamentaux a déjà conduit au rythme de défaillances d’obligations d’entreprise le plus rapide depuis la crise financière mondiale, outre le risque d’une incidence plus large sur la solvabilité des entreprises et des ménages »
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