Ce qu’il faut retenir du mois :
Une consolidation de 1% en euros sur le mois d’avril Au fixing de l’après-midi à Londres, le 30 avril, les cours du métal jaune ont clôturé à 1282.3 dollars et 1142.79 euros, en repli par rapport aux niveaux de fin mars. La baisse s’est concentrée entre le 10 et 23 avril où le cours en dollar a enregistré 7 séances baissières consécutives, avant de se ressaisir en fin de mois. S’il s’agit d’un deuxième mois de repli, la performance reste positive depuis le début de l’année, à +2.34% en euros. En dollars, la performance 2019 se situe proche de l’équilibre à +0.26%. La différence entre ces deux chiffres s’explique par une appréciation du dollar de 2% environ depuis le début de l’année.
Source : LBMA
Bonne performance des actions, l’or pénalisé Comme pour le mois précédent, le mois d’avril a été très positif pour les marchés actions, et cela a pesé sur le cours de l’or qui est traditionnellement perçu comme un actif refuge et qui bénéficie souvent des périodes de corrections des actions. Néanmoins, sur un an glissant, l’or progresse de 5.1% et devance nettement le CAC 40 qui affiche une performance de 1.19%. Comme en mars, ce qui marque c’est la corrélation négative quasi parfaite entre les actions et le métal jaune. Quand les actions progressent, le métal jaune corrige, et quand les actions baissent, l’or progresse. Cela confirme les propriétés diversifiantes de l’or. Dans un portefeuille, il joue souvent le rôle de stabilisateur, en particulier pendant les grosses corrections des actifs risqués.
Graphique : performance comparée de l’or (en euros) et du Cac 40 en avril 2019
Du côté de l’économie Les chiffres du PIB américain au premier trimestre ont été publiés le 26 avril. A 3.2% en rythme annuel, la croissance américaine a surpris les analystes, même si une large part de ce bon résultat est du à des effets de stockage. Autre surprise, l’amélioration de la balance commerciale, en particulier avec la Chine, dans ce contexte de tensions commerciale régulièrement alimentées par tweets et déclaration du président américain. Tout ceci n’a pas fait bouger la réserve fédérale américaine, qui a maintenu sa politique monétaire et son discours, alors que certains acteurs de marchés espéraient des signes de détente monétaire. Cette situation contraste avec celle de l’Europe, ou la croissance reste atone. La France affiche une croissance stable au premier trimestre, et table sur 1.4% pour 2019, là où l’Allemagne devrait péniblement atteindre 0.5%. Le secteur industriel reste déprimé, avec des indices de confiance des directeurs d’achats toujours en terrain négatif, et une production en recul. Malgré le rebond des marchés, les inquiétudes de ralentissement économique persistent, et les taux d’intérêts réels sont resté stables sur le mois, à des niveaux bas. C’est, toutes choses égales par ailleurs, un environnement plutôt favorable à l’or. Banques centrales : encore des achats C’est un des thèmes majeurs de 2019 sur le marché de l’or : l’achat massif par les banques centrales du monde entier. Pour des raisons de saine gestion, celles-ci souhaitent en effet diversifier leurs réserves de change, qui sont majoritairement constitué de dollar. Mais la motivation peut être politique, voire une nécessité pour certains lorsqu’on sait que les sanctions américaines peuvent interdire d’utiliser le billet vert… Nous avons notamment appris que la Banque Centrale Russe avait acheté 600’000 onces d’or en mars, soit près de 19 tonnes. Avec 55.2 tonnes achetées au premier trimestre, la Russie reste en tête des acheteurs en 2019, devant la Chine (+33 tonnes). La Jordanie, le Kazakhstan, le Qatar et l’Inde figurent aussi au palmarès. Un deuxième Fort Knox aux Etats-Unis La plupart d’entre nous connaissons Fort Knox, le coffre-fort de l’Amérique qui stocke la plupart des réserves d’or de l’oncle Sam. Ce camp militaire situé au Kentucky apparait notamment dans Goldfinger, le 3ème film de la saga James Bond. Voici qu’un état défie l’autorité fédérale et construit son propre Fort Knox : le Texas. Au nord d’Austin, un dépôt sécurisé géant est en effet en construction. Il devrait pouvoir héberger plus de 100 milliards de dollar d’or, soit environ 2500 tonnes, l’équivalent des réserves de la France. Sa particularité est d’être garanti par l’état du Texas, et il sera en plus assuré par la Loyds. Les promoteurs du projet vantent l’idée de diversifier les lieux de stockage, qui sont principalement concentrés sur la cote est. Ainsi, selon eux, les Texans pourront stocker leur or au Texas. Dans cet état à forte culture libertarienne et défiante envers l’état fédéral, certains voient dans cette initiative la naissance d’une banque du Texas adossée sur l’or. Le chiffre clé : les chinois importent 130 tonnes d’or par mois Les importations chinoises d’or au premier trimestre se sont établies à 12.3 milliards de dollars, contre 10.6 milliards au dernier trimestre 2018, selon les chiffres des douanes chinoises. Il s’agit d’une progression de 16% d’un trimestre à l’autre. Sur l’ensemble de l’année 2018, ce sont plus de 60 milliards de dollars d’or importé, soit environ 5 milliards par mois. A un cours d’environ 1200 dollar l’once, cela représente une moyenne de 130 tonnes d’or importé par mois. Ce chiffre illustre une fois de plus le rôle prépondérant de la demande chinoise sur le marché de l’or. Le pays est le 1er producteur et le 1er consommateur de métal jaune.
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