Le 29 mars, au second fixing de Londres, les cours du métal jaune se sont établis à respectivement 1153.81 euros et 1295.40 dollars. Après 5 mois consécutifs de hausse, l’or affiche un modeste repli de 0.43% en euro, tandis qu’en dollars, la baisse est plus marquée (-1.80%). L’écart s’explique par la hausse du billet vert sur le mois de mars. Depuis le début de l’année, l’or reste nettement en terrain positif, à +3.3% en EUR.
Source : LBMA
Le mois de mars a été marqué par une excellente performance des marchés actions. Le Cac 40 progresse de 2.1% sur le mois. Aux Etats-Unis, le S&P 500 affiche une quant à lui une hausse de 1.8%. Néanmoins, sur un an glissant, le métal jaune affiche une performance de 7.37%, contre 3.55% pour l’indice parisien. Le phénomène marquant du mois est la corrélation négative presque parfaite illustrée par le graphique ci-dessous. Les phases de correction des actions correspondent à de bonnes séances pour l’or et inversement. Il est à noter que le rebond des actions de fin de mois correspond à un retour d’optimisme sur le marché qui a pesé sur les cours de l’or. Cette corrélation négative est toutefois une bonne chose pour le portefeuille des investisseurs : elle signifie que le métal jaune joue son rôle de diversifiant et d’actif refuge.
Graphique : performance comparée de l’or (en euros) et du Cac 40 en mars 2019
Source : LBMA, yahoo
Le mois de mars a été marqué par l’amélioration des perspectives sur un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine. Même si rien n’est sûr tant que rien n’est signé, les indices pointent vers l’optimisme, ce qui a soutenu les marchés, en particulier actions. Les indicateurs économiques européens restent mitigés. Le secteur industriel continue de souffrir, particulièrement en Allemagne où les chiffres publiés en mars sur la production et les commandes restent en berne. Lors de sa réunion de politique monétaire du 20 mars, la réserve fédérale américaine a maintenu ses taux inchangé et donné des indications quant à son programme de rachat d’actif. Cette décision confirme le changement de politique amorcé en Janvier. Face aux risques qui pèsent sur l’économie, la Fed pourrait même baisser ses taux dès 2020. Mais l’événement qui a probablement le plus agité les esprits des analystes est l’inversion de la courbe des taux d’intérêts américains. Cette inversion a en effet historiquement une fâcheuse tendance à se produire quelques mois avant une récession…
Les incertitudes sur la situation économique ont poussé les taux d’intérêts réels américains à la baisse. Le 10 ans américains rapporte désormais 0.56% de plus que l’inflation, son niveau le plus bas depuis janvier 2018. L’or et les taux réels sont traditionnellement inversement corrélés. Comme le rappelle Tom Hall, gérant de portefeuille ressources naturelles chez Blackrock (le plus gros gestionnaire de fonds du monde), dans une interview à Bloomberg (en anglais) : « en général, l’or se comporte bien dans les périodes où les taux réels sont inférieurs à 1.5%, et particulièrement bien lorsque les taux réels sont négatifs ». Avec des taux réels européens en terrain négatif de -0.4%, toutes choses égales par ailleurs, l’or en euros devrait donc bénéficier de ce climat favorable….
Graphique : cours de l’or et taux d’intérêt réels américains
Source : LBMA, FRED
Nous l’avions anticipé lors de notre précédent rapport mensuel : la Chine vient d’augmenter pour un troisième mois d’affilé ses réserves d’or. Après 9.95 tonnes en décembre, 11.8 tonnes en janvier, la banque centrale chinoise a effectué un achat de 10 tonnes en février. Il semble que le pays soit engagé sur une politique d’achat réguliers qui vise à diversifier ses colossales réserves de change. Colossales, c’est bien le mot : les réserves de change chinoises se montent à environ 3’000 milliards de dollars. Faisons un rapide calcul qui donne le vertige. Si le pays introduisait ne serait-ce que 5% d’or dans ses réserves (soit 150 milliards de dollars), au cours actuel cela représenterait environ 3’500 tonnes de métal jaune. Pour mémoire, les réserves déclarées du pays sont de 1874 tonnes…. Une affaire à suivre donc, en avril ?
Selon Bloomberg News, Sibanye Gold, le propriétaire de la mine de Driefontein en Afrique du sud, vient d’annoncer son intention de fermer le site dans les 10 ans à venir. La mine a longtemps été la plus importante du monde : ouverte en 1952, elle a produit depuis lors près de 108 millions d’onces, soit près de 3360 tonnes d’or, peu ou prou l’équivalent de la production annuelle en 2018 ! Mais les heures de gloire du site appartiennent au passé. La mine voit en effet ses réserves diminuer rapidement, sa production a été divisée par 5 en 20 ans et ses couts ne cessent d’augmenter. En outre, la plupart des opérations se situent à 3 km sous terre, ce qui engendre de nombreuses problématiques de sécurité qui pèsent sur les coûts. En Afrique du Sud, cette annonce est le signe supplémentaire d’une page qui se tourne. Le pays, autrefois premier producteur mondial, a vu sa production divisée par 4 entre 1990 et 2017.
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