Au second fixing de Londres, le 31 janvier dernier, les cours ont atteint 1323.25 dollars, soit 1152.68 euros. La performance en euro, à +3.22% s’inscrit dans la lignée de décembre (+3.9%). L’année commence ainsi dans les meilleures conditions pour le métal jaune. Depuis les plus bas enregistrés fin septembre, le rebond des cours est supérieur à 13%.
Sources : LBMA
…malgré le rebond des actions
Après 3 mois de dégringolade, le mois de janvier a été marqué par un rebond spectaculaire des actions. Ainsi le CAC40 regagne 5.5%, tandis que le S&P500, l’indice américain, affiche une progression de 7.9%.
Dans ce contexte, la bonne performance de l’or est tout à fait remarquable. On aurait en effet pu s’attendre à une baisse du métal jaune à mesure que la confiance revenait sur les marchés actions et que les investisseurs réduisaient leurs positions plus défensives. Il n’en est rien, signe que le métal jaune ne réagit pas seulement aux vagues d’inquiétudes, mais possède également sur de bons fondamentaux.
Graphique : performance de l’or en EUR et du CAC 40 sur un an
Sources : LBMA, yahoo
La volatilité annualisée de l’or (une mesure traditionnelle du risque d’un investissement) atteint un plus bas historique d’au moins 10 ans à 6%. A titre de comparaison, celle du CAC40 se situe à environ 17%, presque de 3 fois plus.
Graphique : volatilité des cours de l’or en EUR (60 jours ouvrables glissants, annualisé, en %)
Sources : LBMA, calculs internes
La volatilité est un concept abstrait mais elle a une interprétation statistique assez simple en termes de probabilités. Une volatilité de 6% de l’or signifie que l’or a 1 chance sur 3 d’enregistrer une variation de plus de 6% (dans un sens comme un autre) sur l’année.
En fin de mois s’est tenu un comité de politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine qui a marqué un tournant. Face à de nombreux indices de ralentissement économique mondial et américain, le gouverneur Jerome Powell a en effet annoncé une pause dans son programme de hausse des taux. Autre ouverture : la Fed sera plus flexible sur le rythme de diminution de la taille de son bilan.
Toutes choses égales par ailleurs, ce changement de ton aura probablement des répercussions positives pour l’or à moyen terme. Des taux d’intérêts plus bas, une politique monétaire plus laxistes ont traditionnellement été des supports pour les cours du métal jaune.
Graphique : cours de l’or (USD) et taux d’intérêts réels (10 ans US)
Sources : LBMA, FRED
Les signes d’un ralentissement économique chinois s’accumulent, confirmant que le contexte de guerre commerciale avec les Etats-Unis pèse significativement sur l’activité. Bien que la croissance reste à 6.6%, elle est en effet à son plus bas niveau depuis les années 90.
Les ventes automobiles ont reculé pour la première fois en 20 ans et les indices de confiance des directeurs d’achats sont en terrain négatif. Les entreprises font également grise mine, une grande partie d’entre elles ayant abaissé leur prévision de résultat, et un nombre significatif sont désormais déficitaires. Enfin la question de l’ampleur de la dette des entreprises pose de nombreuses questions.
Dans ce contexte, les autorités chinoises ont été contraintes de prendre des actions de soutien à l’activité. La Chine étant le premier contributeur à la croissance mondiale, l’efficacité des mesures sera scrupuleusement surveillée par les investisseurs.
Le mois de Janvier a été marqué par la fermeture du gouvernement américain (« le shutdown »), faute d’accord sur le budget entre démocrates et républicains. Les Etats-Unis sont en effet devenus coutumiers de ces épisodes et l’agence de notation Fitch a averti qu’elle pourrait revoir à la baisse le rating de la dette américaine si aucune solution politique durable n’était trouvée.
Que disent les chiffres ? Le déficit américain devrait atteindre 880 milliards de dollars en novembre sur 12 mois, soit près de 4.5% du PIB. Il se creuse sous le double effet de la baisse des impôts décidée par Trump et de dépenses plus élevées, notamment les intérêts de la dette, qui ont progressé de plus de 100 milliards en raison de la hausse des taux des derniers mois.
De quoi alimenter une dette qui atteint 105% du PIB. Déficit important, ralentissement de la croissance : ce ratio est amené à progresser. Pour la deuxième année consécutive, le gouvernement américain pourrait emprunter plus de 1000 milliards de dollars en 2019.
Graphique : Dette et charges d’intérêt américaine
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