Réduire les frais de douane actuellement de 10 à 1 à 2 %, tel est le souhait du député M.P. Ahammed, président du groupe Malabar Gold. Les dirigeants indiens pourraient fort bien reprendre cette idée afin d’enrayer le commerce en pleine expansion de l’importation clandestine d’or.
La proposition du député n’a rien d’une simple idée lancée en l’air et sans réel contenu. Une première mesure vise développer une règlementation allant de la production à l’utilisateur final. Ce système devrait permettre de mieux contrôler les activités non comptabilisées qui représentent actuellement près de 70 % du marché indien.
Histoire d’inciter le gouvernement indien à mettre en place cette règlementation, M.P. Ahammed souligne qu’elle s’accompagnerait d’une hausse sensible des recettes fiscales qui viendrait largement compenser la perte due à la baisse des taxes.
En donnant plus d’importance au secteur organisé, le gouvernement peut donc simultanément limiter les importations clandestines et augmenter ses recettes, ce qu’aucun gouvernement ne peut refuser.
Pour le député, plusieurs raisons font que les cours de l’or vont probablement augmenter lors de l’année qui vient, conséquences de tensions tant économiques que géopolitiques. Ces diverses tensions se font déjà ressentir avec un affaiblissement des devises des plus grandes puissances économiques.
Lors des périodes de dévaluation des monnaies, l’or prend un avantage naturel en tant qu’investissement « portable ». M.P. Ahammed rappelle que la valeur de l’or physique est majoritairement exprimée en dollars en raison de sa portée internationale. Il n’empêche que sur le marché indien, le cours de l’or a sensiblement plus augmenté que sur le marché américain et la plupart des autres marchés.
Le résultat de cette hausse de l’or est que de nombreux investisseurs indiens se sont tournés vers cette valeur historique, ce qui a accentué la baisse de la devise locale. Avec un marché majoritairement détenu par les importateurs clandestins, ce sont eux qui sortent comme les grands gagnants de la hausse du métal jaune.
Afin de limiter la dévaluation de la roupie indienne, le gouvernement a alors tenté d’enrayer l’attractivité de l’or en augmentant les taxes.
Conséquence directe, les mafias se sont enrichies au détriment des importateurs officiellement déclarés et les recettes fiscales sur ce secteur ont mécaniquement baissé.
Avec un taux de 6,6 % en 2017, l’Inde affiche un des taux de croissance parmi les plus élevés de la planète. En apparence éclatant, ce chiffre est toutefois terni par une inflation passée de 3,5 % en 2010 à 5,6 % en 2017. La conséquence est un appauvrissement de la population la plus modeste alors que la partie la plus aisée s’est enrichie, dont de nombreux mafieux grâce au marché parallèle de l’or.
Comme de nombreux pays d’Asie, les Indiens sont très respectueux des traditions, et pas seulement de celles religieuses. Posséder de l’or fait partie de ces traditions pour toute famille, y compris celles les plus touchés par l’inflation.
Cette attirance historique pour l’or est actuellement une gigantesque source de revenus occultes pour les importateurs clandestins. En instituant une réelle réglementation de l’or associée à une importante baisse des taxes, le projet de réforme de M.P. Ahammed vise à faciliter l’accès à l’or, qu’il s’agisse d’or d’investissement ou de bijoux.
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