Les terres rares, une des raisons de l’opposition de Trump à la COP21 ?

La politique est d’autant plus complexe lorsqu’elle doit prendre en compte de nombreux aspects internationaux. Derrière les raisons officielles d’une décision, peuvent se dissimuler d’autres intentions. C’est ainsi que le retrait des États-Unis de l’accord sur le climat pourrait cacher la volonté de Donald Trump à ralentir le développement des énergies renouvelables. La raison ? La nécessité d’intégrer dans les systèmes de production des composants utilisant ce que l’on nomme les « Terres rares ». Or, c’est la Chine qui contrôle 95 % de ce marché très prometteur économiquement.

De la pierre à briquet à l’éolienne : les terres rares

Dysprosium, europium, lutécium, terbium, ces noms vous sont peut-être inconnus, ce qui ne vous empêche pas de les utiliser quotidiennement. Isolés pour certains dès le 19e siècle, ces noms sont ceux de quelques-unes des « terres rares ». Elles sont aussi bien utilisées pour la fabrication des terres à briquet, en électronique, aérospatiale, informatique, imagerie médicale. Une voiture électrique ou hybride peut contenir de 9 à 11 kg de terres rares disséminés du pot catalytique à l’écran du tableau de bord.

Une extraction et un raffinage très polluants

Même si les quantités présentes sont variables suivant les pays, il n’y a aucun risque de pénurie en matière de source de ce qui pourrait devenir un trésor lors des années à venir. Alors où est le problème ? Il se trouve dans la mise en œuvre des techniques d’extraction et de raffinage, chaque terre rare possède ses spécificités, ce qui nécessite une séparation individuelle. Or, ces opérations entrainent une pollution importante de l’environnement, ce qui par ailleurs est assez paradoxal pour des minerais intégrés dans des appareils pour partie dédiés aux énergies vertes.

Un quasi-monopole de la Chine

En ayant développé des technologies de pointe et en étant moins regardante que d’autres pays, la Chine détient aujourd’hui 95 % de la production des terres rares. Si les États-Unis, le Japon et quelques pays d’Europe songent sérieusement à améliorer les méthodes d’extraction, il leur faudra des années avant de songer à concurrencer la Chine. Problèmes de budgets, mais aussi une opposition d’une partie de l’opinion publique figurent parmi les freins dont la Chine entend bien profiter. Si Pékin a rédigé plusieurs textes législatifs visant à interdire l’extraction clandestine, le pays est grand et les directives souvent contournées.

Freiner le marché du renouvelable pour ralentir la Chine

Même si une entente de façade semble se dégager en faveur des énergies vertes, il est clair que les pays producteurs de pétrole n’ont pas l’intention de laisser une importante part de marché aux nouvelles énergies. Parmi ces pays producteurs figurent les États-Unis qui sont de plus le pays du dollar, monnaie internationale sur le marché du pétrole. Alors que depuis son élection, Donald Trump a fait de la Chine l’ennemi économique n° 1, il serait assez paradoxal qu’il favorise les ambitions de ce pays. Les éoliennes et les panneaux photovoltaïques sont en effet des produits gros consommateurs de terres, et qui sont de plus majoritairement fabriqués en Chine. En se retirant de l’accord de Paris sur le climat, l’administration Trump espère mettre une barrière supplémentaire à un fournisseur gênant à bien des égards. S’il est envisageable que l’orientation des États-Unis évolue sur les problèmes climatiques, ce sera sans aucun doute avec un autre président du fait de la limite de deux mandats de 5 ans. Un autre impératif pourrait également être le rattrapage partiel du retard actuel des États-Unis sur les terres rares, ce qui donnera alors naissance à une explication plus ou moins crédible d’un ralliement, certes tardif, aux énergies renouvelables.

Laurent Schwartz

Diplômé de l’EDHEC Business School en 2005, Laurent SCHWARTZ intègre le cabinet d’audit ERNST & YOUNG en 2005 où il travaille pendant 4 ans. Parallèlement, il travaille au sein de l’entreprise familiale créée en 1976 à Strasbourg. Fort de cette expérience et du savoir-faire développé durant ces 40 dernières années, Laurent procède à la refonte du site Internet Gold.fr dédié à l’achat d'or, vente d’or (pièces, lingots, ...), achat or et argent,... qui connaîtra un franc succès dès son démarrage en 2008. Il décide alors de développer un réseau de concessions exclusives: Le Comptoir National de l’Or. Il assure désormais le pilotage stratégique du 1er réseau de France qui compte aujourd’hui pas loin de 60 agences réparties dans toute la France et depuis peu en Allemagne (Breisach). Le Comptoir National de l’Or se positionne aujourd’hui comme le leader incontournable sur le marché de l’Or et des métaux précieux en France.

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