Bien que floutés par les tensions sociales françaises, les problèmes liés à la dette italienne feront leur réapparition un jour ou l’autre, sans doute juste avant et après les élections européennes de mai 2019. Contrairement aux apparences, les inquiétudes sur la dette italienne pourraient se révéler bien plus politiques que financières.
Actuellement de 2 300 milliards d’euros, soit 131 % du PIB, le montant de la dette publique italienne a progressivement augmenté de 700 milliards en 10 ans. L’Italie occupe ainsi la deuxième marche du podium de l’endettement public européen, derrière la Grèce et devant le Portugal.
Bien que le niveau d’endettement apparaisse élevé, il est très nettement inférieur à celui d’un pays comme le Japon avec ses 236,4 % de déficit, soit 9 266 milliards d’euros. Pourquoi cette comparaison avec le Japon ?
Parce que l’Italie et le Japon ont un point commun qui est que la dette publique est majoritairement détenue par les résidents de ces pays. Dans le cas du Japon, le fait que la dette publique soit pour une bonne part « la propriété » des habitants est souvent présenté comme une barrière à un scénario catastrophe.
Qu’en est-il pour l’Italie ? La dette publique italienne est pour 70 % à la charge des Italiens, 25 % sont financés par les pays européens, les 5 % restant reposant sur le Japon et les États-Unis.
Toujours dans le domaine de la comparaison, en France, la dette publique est détenue à 64 % par des non-résidents (définition assez floue). En ce qui concerne la balance commerciale, l’Italie se classe à la 3e place en matière d’excédents avec 47,4 milliards d’euros derrière l’Allemagne (249 milliards) et les Pays-Bas (68 milliards). La France pour sa part affiche un déficit de 80 milliards.
Une dernière comparaison concerne le taux de chômage qui est de 10,1 % en Italie et qui se classe là aussi 3e derrière :
Il faut également noter que l’Italie est un des rares pays de la zone euro à afficher un excédent budgétaire primaire de 1,5 % en 2017 et en déficit de 2,3 % après application des charges financières.
Ce survol de l’économie italienne laisse apparaître une économie, qui si elle n’est pas dans une situation idéale, est loin de présenter des risques majeurs comme ce fut le cas pour la Grèce.
Pourquoi les instances européennes se sont-elles inquiétées de l’annonce d’un prochain creusement du déficit public italien ? La réponse se trouve sans doute du côté politique.
En « sermonnant » les dirigeants italiens, la Commission européenne a voulu d’une part souligner qu’elle souhaitait bien rester maître des directives budgétaires. D’autre part, la commission tente ainsi de limiter le risque de contagion d’un dérapage du déficit public de la part de certains pays qui prendraient « exemple » sur l’Italie.
Si l’Italie peut en effet se « payer le luxe » de voir son déficit public se creuser, il en est tout autrement pour certains membres de l’Europe qui sont d’importants débiteurs de la BCE. Avec la fin prochaine de la politique de Quantitative Easing, l’argent va mécaniquement devenir plus cher. Le moment n’est donc pas idéal pour financer le déficit public par l’emprunt.
Il s’agit donc avant tout de prévenir une possible contagion qui entrainerait des risques réels pour l’économie européenne et celle mondiale.
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