Fin décembre 2007, une once d’or coûtait environ 580 €. La crise monétaire de 2008 a rapidement poussé le cours de l’or vers un sommet historique avec plus de 1 300 € en septembre 2012. Il s’agit là d’une preuve de l’aspect rassurant du métal jaune face aux évènements financiers, politiques et autres. Une crise monétaire peut également avoir une portée plus locale à court à moyen terme. C’est le cas actuellement pour la Turquie qui tente de rassurer les marchés financiers en achetant d’importantes quantités d’or.
Selon le rapport réalisé par le Word Gold Council (WGC) sur la base des données du Fonds Monétaire International (FMI), les banques centrales ont acheté 193,3 tonnes d’or lors du premier semestre 2017. Ce volume vient s’ajouter aux 178,6 tonnes acquises lors de la même période de 2016. Les réserves des banques centrales atteignent ainsi 33 763 tonnes en 2017.
La Russie, la Turquie et le Kazakhstan représentent à eux seuls 86 % des achats 2017. C’est la Russie qui prend la tête des acheteurs avec 383,3 tonnes, suivie de la Turquie avec 125,8 tonnes, le Kazakhstan prenant la troisième place avec 68,4 tonnes.
Ce rapport du WGC s’est accompagné d’un long commentaire d’Islam Memis, analyste à l’agence Anadolu. D’après les calculs réalisés par l’agence, 10 % de la demande d’or au premier semestre 2018 provient des banques centrales. Si le comportement de la Turquie se comprend aisément en raison des difficultés financières actuelles, celui de la Russie parait un peu plus flou.
En première position, on trouve l’alliance Russie-Turquie-Iran, le premier ayant tout intérêt à soutenir financièrement son allié turc. S’ajoutent de possibles nouvelles mesures de rétorsion prises par l’administration américaine. En augmentant ses réserves d’or, la Russie peut ainsi en limiter l’impact en mettant en avant sa crédibilité en matière monétaire.
S’ajoute que de nombreux responsables de banques centrales s’inquiètent de la situation économique des États-Unis. Les banques centrales émettent en effet des doutes sérieux sur la stabilité de l’apparente reprise avec le risque de voir de nombreux investisseurs se détourner des actifs américains ainsi que des obligations du Trésor.
L’analyste prend également en compte la montée de tension au Moyen-Orient ainsi que celle commerciale opposant la Chine et l’administration Trump.
L’ensemble de ces composantes génère une situation d’autant plus fragile qu’elle n’est pas prévisible sur le moyen et long terme. Les banques centrales s’accommodent historiquement mal de ces incertitudes et souhaitent donc assurer leurs arrières.
Pour Islam Memis, cette relative défiance des banques centrales va progressivement concerner les investisseurs, dont une partie est aujourd’hui attirée par la hausse des taux de la FED.
L’or physique pourrait donc connaître une hausse sensible lors des mois à venir. D’un point de vue technique, l’once d’or pourrait ainsi atteindre un prix se situant entre 1 350 et 1 500 dollars.
Les cours relativement bas constatés actuellement constituent parallèlement une excellente occasion de préserver un patrimoine dont la valeur tend à fluctuer en raison de l’absence de visibilité sur le futur plus ou moins proche.
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