L’argent physique face à un risque de pénurie
Depuis quelques années, l’argent physique se fait étonnement discret. Cette situation pourrait changer sous peu en raison d’un risque de pénurie. Les manipulations sont en effet monnaie courante sur le marché des métaux précieux et l’argent ne déroge pas à la règle. À l’origine de cette pénurie parfaitement organisée, on trouve de grands noms de la finance dont l’incontournable JP Morgan. Le cours de l’argent qui passe d’environ 16 à 130 $ en 5 ans, c’est ce prédit Keith Neumeyer, directeur de First Majestic Silver Corp. (consultez le prix de l’argent pour en savoir plus)
Un marché de l’argent en déficit depuis 50 ans
Lors d’un discours prononcé en juillet 1965, le président Johnson annonce son intention de mettre fin à l’utilisation des pièces d’argent. La raison invoquée est simple : « l’argent est rare !». Cette analyse ne s’est pas démentie lors des années suivantes avec un déficit quasi permanent entre la production et la demande. Sur la dernière décennie, le déficit cumulé d’argent physique est ainsi de 620 millions tonnes d’onces (source GFMS, Thomson Reuters). Ce déficit s’est creusé suite à une interview donnée par un directeur de la Banque Centrale de Chine publiée en janvier 2011 dans le China Daily. Dans cet article, le responsable de la BCC explique que « la Chine a besoin de renforcer ses réserves d’or et d’argent ». C’est ce qu’elle a fait soit en achetant de l’argent physique, soit au travers d’ETF’s proposés par les banques locales. La banque centrale chinoise va même aller jusqu’à prêter plusieurs millions d’onces d’argent physique à son homologue américaine.
Le stock d’argent de LBMA et de COMEX
Dans son inventaire publié en mai 2018, la LBMA (London Bullion Market Association) fait état d’un stock d’argent de 25 000 tonnes en 2018 (source lbma.org.uk), mais sans préciser si ce stock est ou non à vendre. En ce qui concerne la COMEX, le stock s’élève à 302 millions d’onces dont seulement 80 millions sont à vendre à un prix défini par le vendeur. Ce stock intègre en principe les 144 millions d’onces dont JP Morgan est propriétaire ainsi qu’une partie destinée au Trésor américain et une autre qui est programmée pour être restituée à la Chine. À noter qu’entre 2012 et 2018, JP Morgan a acquis 133 millions d’onces.
Un déséquilibre grandissant entre l’offre et la demande
Sur les 7 premiers mois de 2018, la COMEX a enregistré pour 1 820 millions d’onces d’argent, soit 51 596 tonnes, sous forme de contrats à terme (EFP). Or ces promesses de livraison sont de 45 fois supérieures à la norme semestrielle. Côté LBMA, la situation n’est guère plus « brillante » avec des promesses de l’ordre de 51 600 tonnes alors que le stock n’est que de 25 000 tonnes.
L’argent attire de plus en plus d’investisseurs
Fin 2017, une estimation situait le stock d’argent présent dans les coffres privés à hauteur de 13 000 tonnes. Mi-juillet 2018, le stock détenu par les investisseurs privés a été évalué à plus de 64 600 tonnes, soit près de 5 fois plus. Ces éléments réunis semblent être autant de signes d’une pénurie à venir et en toute logique d’une hausse importante du cours de l’argent physique.
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