Comment s’est comporté le marché de l’or au cours des 4 premiers mois de l’année ? Word Gold Council (WGC) répond à cette question par un résumé des grandes tendances mondiales. Un des aspects marquants de cette analyse concerne la baisse de la demande établie à 973,5 tonnes, soit au plus bas depuis 2008. Cette faiblesse apparente de la demande ne doit pas pour autant être perçue comme un désintérêt des investisseurs pour le métal jaune, bien au contraire.
En savoir plus sur les huit excellentes raisons d’acheter de l’or en 2018. L’or moins recherché par les grandes puissances économiques
Les grandes puissances économiques que sont les États-Unis, la Chine et l’Allemagne sont pour une bonne partie dans la baisse de l’or constatée lors des premiers mois. Attirés par l’immobilier et la consommation globale, de nombreux investisseurs de ces pays se sont provisoirement détournés de l’investissement or pour des placements à plus court terme. Alors qu’en Chine le taux d’inflation demeure modéré, il tend à monter aux États-Unis en passant de 2,1 % en janvier à 2,4 % fin avril. Le résultat est une inquiétude palpable sur les marchés boursiers devant faire face à une forte volatilité. Cette réaction mitigée a été renforcée par la hausse des taux d’intérêt.
La demande mondiale de bijoux or stable malgré l’Inde
Avec 487,7 tonnes, la demande de bijoux or est restée relativement stable. Si le Nouvel An chinois s’est traditionnellement accompagné d’une hausse de la demande, les acheteurs indiens se sont montrés plus frileux. En cause, les mesures de taxation de l’or prises par le gouvernement entraînant une hausse des prix de l’or. Les importations indiennes ont ainsi chuté de 50 % en glissement annuel. Les joailliers indiens ayant anticipé ce risque en stockant d’importantes quantités d’or. Ce stock est à présent quasiment épuisé, ce qui devrait donner lieu courant 2018 à une hausse notable de la demande par les professionnels indiens. Voir également notre article sur pourquoi revendre ses bijoux en or.
Les achats d’or des banques centrales au plus haut depuis 2010
Contre toute attente, certaines banques centrales se sont montrées très intéressées par le métal jaune. Les achats trimestriels moyens à long terme ont atteint 116,5 tonnes, un record depuis le premier trimestre 2010 et ses 114,9 tonnes. Sur les cinq dernières années, les achats de la Russie, de la Turquie et du Kazakhstan ont représenté 50 % des achats nets.
De plus en plus d’or utilisé dans les technologies
Malgré son « âge canonique », l’or physique se présente comme un matériau irremplaçable dans les technologies les plus innovantes. C’est ainsi que la demande d’or en électronique a augmenté de 5 % sur 12 mois et a représenté 65,3 tonnes au premier trimestre 2018. Dans le seul secteur des technologies « Sans fil », la demande d’or a augmenté de 20 à 30 % en glissement annuel. Voir notre article sur pourquoi sans l’or votre smartphone ne pourrait exister.
Une production minière en hausse
Au premier trimestre 2018, l’offre totale d’or a augmenté de 3 %. En parallèle, les industriels sont revenus à une couverture nette marginale au premier trimestre de l’ordre de 5,8 tonnes. Cette couverture a été permise par la hausse des prix dans les principales devises. La production mondiale au premier trimestre a atteint 770 tonnes, soit 1,4 % que la même période de 2017. Tout savoir sur les réserves des mines d’or dans le monde. À noter que la production chinoise a baissé de 8 % sur 12 mois, conséquence des mesures gouvernementales sur la protection de l’environnement. En contrepartie, la production au Canada et en Indonésie a augmenté de 4 %, un chiffre équivalant à ce lui de la Russie.