L’or de Guyane : un équilibre à trouver entre économie et environnement
Des problèmes environnementaux avancés par le WWF
Rien n’est toutefois décidé en raison des réticences d’une partie de la population guyanaise ainsi que de WWF France (World Wide Fund), les deux opposants mettant en avant les risques pour l’environnement. Un débat public a été lancé sur ce sujet par la Commission nationale du débat public (CNDP), consultation qui se terminera le 7 juillet. Le site est appelé à couvrir 8 km², dont 1 km² pour la seule fosse d’extraction. À l’heure actuelle, 4,3 km² ont déjà été défrichés pour les besoins de la mine précédente. Il resterait donc environ 3,8 km² de forêt à raser auxquels s’ajoutent 2 km² pour construire les moyens d’accès et la ligne électrique. Face aux arguments mis dans la balance par WWF, Montagne d’Or s’est engagé à replanter une surface équivalente en collaboration avec l’Office national des Forêts. Concernant la superficie de la fosse estimée initialement à 32 Stade de France, la société minière a revu le projet afin de la réduire à 1 km². Un autre problème avancé par WWF est le danger représenté tant par la présence d’une quantité importante d’explosifs que de cyanure. Pierre Paris, président de la société minière, réfute l’argument du cyanure en expliquant que le risque est très limité. Il ne doit pas être confondu avec la pollution bien réelle causée par le mercure utilisé par les nombreux orpailleurs clandestins qui sévissent en Guyane.
Un bilan financier prévisionnel contesté
Dans son exposé, WWF France souligne également les minces retombées financières que les Guyanais peuvent attendre du projet Montagne d’Or. Là encore, la société minière réplique en s’appuyant sur les études et projections menées par ses services. Le chiffre avancé par le WWF est de 67 millions d’euros de taxes locales pour ce qui est de la production d’or. La société minière ne conteste pas ce montant, mais ajoute les 191 millions d’euros d’impôt ainsi que les 92 millions de taxes sur les carburants. Côté emploi, ce sont 750 personnes qui seront embauchées, dont 90 % de Guyanais. Montagne d’Or précise qu’en parallèle, les deux tiers de l’investissement de 782 millions d’euros nécessité par l’exploitation bénéficieront à l’économie locale.
Des compléments sur la prévention des risques
Avant de remettre son rapport au gouvernement, la CNDP a demandé à la société minière des engagements complémentaires. Ceux-ci portent essentiellement que la prévention et la gestion des risques ainsi que sur la garantie de préservation de la biodiversité. Les conditions sociales doivent également être précisées afin de renforcer cet aspect essentiel. Un autre point que la commission tient à examiner concerne le devenir du site après les 12 ans d’exploitation. Il s’agit de fixer les éventuelles conditions de réhabilitation de la mine ainsi que de l’évacuation ou la réutilisation des déchets liés à l’extraction. La décision finale sera prise au plus haut niveau au printemps 2019, ce après après que les services spécialisés aient détaillé les avantages et inconvénients du projet. La plus importante mine d’or française verra-t-elle le jour ? Difficile à affirmer aujourd’hui pour ce projet programmé pour 2022.