Le montant de la dette publique américaine revient périodiquement sur le devant de la scène. Parmi les créanciers de cette dette, la Chine occupait la deuxième place en août 2017 avec 1 147 milliards de dollars, juste devant le Japon avec 1 091 milliards à la même date.
Les États-Unis ne sont pas le seul pays où la Chine investit dans la dette. La dette publique de la communauté européenne, soit 8 861 milliards d’euros, est par exemple possédée à hauteur de 7,3 % par la Chine. Cette créance avec les États-Unis offre-t-elle un argument de poids dans la « guerre » commerciale qui s’annonce ? Pas sûr !
Faisant suite au premier train de mesures pris par Donald Trump pour réduire le déficit des échanges commerciaux avec la Chine (– 375 milliards de dollars), la Chine a aussitôt menacé de taxer certaines importations américaines.
Côté américain, les frais de douanes supplémentaires de 15 % appliqués aux produits chinois portent sur une valeur de 60 milliards de dollars.
Ces taxes supplémentaires ont rapidement été suivies d’un communiqué du ministre du Commerce Wilber Ross. Ce dernier a tenu à préciser que ces mesures visaient en priorité à constituer « un prélude à une série de négociations ».
Côté chinois, la riposte est modérée puisque d’une part il ne s’agit que de menaces et que d’autre part les mesures envisagées ne concernent que 2 % des importations américaines. Des taxes supplémentaires sont envisagées, une marche supplémentaire envisagée concernant les importations de soja (14 milliards de dollars en 2017) ainsi que le secteur automobile.
Comme on peut le remarquer, à aucun moment les responsables chinois ne mettent dans la balance leur contribution à la dette publique américaine.
La raison tient à divers aspects politiques et économiques. Pour le premier, vendre sur les marchés financiers une masse importante de dollars américains ferait mécaniquement baisser le dollar, ce qui entrainerait les critiques de nombreux pays riches ou pauvres. En se limitant à de simples menaces de rétorsion, la Chine fait preuve d’une retenue qui n’a pas manqué d’être appréciée par Roberto Azevedo, directeur général de l’OMC, qui appelle les deux parties à négocier dans le cadre de l’organisation.
D’un point de vue économique, la Chine n’a aucun intérêt à affaiblir l’économie de son meilleur client. Pour la Chine, sa part de dette s’assimile à un placement financier, ce bien plus que d’un instrument de pression politique ou commercial. Preuve de l’utilité de cette créance : en 2016, les responsables chinois ont puisé 273 milliards de dollars dans leur réserve de change pour ralentir la dépréciation du yuan face au dollar.
Que peut-il se passer cas où les taxes douanières américaines viendraient à s’amplifier lors des prochains mois ? Le ralentissement économique qui suivrait aurait pour effet une baisse du cours de la monnaie chinoise face au dollar.
Face à une telle situation, la banque centrale chinoise n’aurait d’autre choix que de répéter une opération identique à celle de 2016.
Pour résumer, les États-Unis ont besoin de la Chine pour financer leur dette publique sans cesse grandissante. D’autre part, la Chine tient à préserver sa créance qui lui assure une indéniable latitude pour maintenir la valeur de sa monnaie. Si le poids de la dette publique américaine est indéniable, il s’agit essentiellement d’un outil largement utilisé par les deux parties.
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