Trouver la formule de la pierre philosophale, cet objectif a longtemps hanté les esprits de vrais chercheurs et de bon nombre d’escrocs. Cette matière était censée posséder des pouvoirs permettant de guérir les maladies, de prolonger la vie au-delà des espérances et surtout de transformer le plomb en or ou en argent.
Bien que la pierre philosophale n’ait jamais été découverte, il est toutefois techniquement possible de transformer le mercure en or.
L’alchimie censée donner naissance à la pierre philosophale était déjà une obsession au IVe siècle avant J.C en Chine avant de se propager au monde entier. Ces pratiques associaient chimie et pensées plus ou moins mystiques.
Le déclin de l’alchimie ne s’est amorcé qu’à la fin du 17e siècle, soit plus de 20 siècles de recherches et d’hypothèses parfois loufoques.
Considérée par certains comme pure dérive de l’esprit, cette recherche a toutefois été prise au sérieux par d’autres parmi lesquels de hauts responsables économiques. Les recherches sur l’alchimie étaient par exemple punies de la peine de mort en Angleterre. La crainte était que soient découverts les secrets de la pierre philosophale, ce qui aurait entrainé une forte dévaluation de l’or. (voir le prix de l’or)
Pour partie pour mettre fin à de fréquentes escroqueries, des recherches ont révélé que la pierre philosophale ou n’importe quelle autre interaction chimique n’avait aucune chance de transformer le plomb en or. Seule une intervention au niveau de la structure même de l’atome peut donner des résultats. Toutefois, les alchimistes médiévaux n’avaient pas totalement tort en ce qui concerne la possibilité de transmuter un matériau en un autre.
En 1972, des physiciens soviétiques ont rédigé un rapport indiquant qu’ils avaient accidentellement transformé en or le blindage initialement en plomb d’un réacteur nucléaire expérimental.
Avec le développement d’accélérateurs de particules toujours plus puissants, il est devenu relativement courant de transmuter des éléments. Il ne s’agit plus ici d’alchimie et de pierre philosophale, mais de physique moléculaire permettant de modifier la structure d’un atome pour en donner un autre.
L’atome qui est le plus proche de celui de l’or est non pas celui du plomb, mais du mercure. Un atome d’or est en effet composé de 79 protons et de 80 pour le mercure, soit « seulement » 1 de plus. La finalité est donc d’expulser 1 élément de la structure d’un atome de plomb pour le transformer en or.
Si le principe ainsi résumé parait simple, sa mise en œuvre demande de réelles connaissances, des installations techniques de très haut niveau et donc un coût très élevé.
Une première expérience a été menée à l’Institut d’État physico-technique de Berlin au début des années 2000 en bombardant les particules au travers d’un champ électrique de 30 000 volts. Le résultat a été la production d’une infime quantité d’or. Bien que cet essai se soit révélé concluant, il n’était pas envisageable de le reproduire à des fins commerciales tant pour des raisons techniques et de rentabilité.
Cette expérience a été renouvelée avec succès en 2015 au laboratoire d’Oak Ridge aux États unis. Là encore, les chercheurs ont indiqué que si transformer le mercure en or était techniquement possible, l’accélérateur de particules devrait fonctionner près d’un an pour produire seulement 1 gramme d’or.
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