Dans un article sur le marché de l’or indien daté du 18 janvier 2018, nous avions mis l’accent sur les difficultés du gouvernement indien en matière de lutte contre l’économie souterraine dont les transactions reposent majoritairement sur l’or. Un autre volet de ce combat s’est ouvert en mars et devrait durer environ 6 mois avec la vente aux enchères de 12 tonnes d’or.
D’après le ministre des Finances Arun Jaitley, les stocks d’or en Inde sont estimés à 20 000 tonnes détenues par les établissements fiduciaires, les temples et surtout les particuliers, dont un grand nombre d’agriculteurs. Cet or n’est ni échangé ni monétisé de manière officielle, ce qui n’est pas sans nuire à la lutte contre l’économie parallèle.
C’est en partant de ce constat qu’a été initié le programme de monétisation de l’or (GMS) avec pour objectif de faire sortie 21 tonnes d’or d’ici la fin de 2019. Dans un premier temps, ce sont 12 tonnes d’or qui ont été récupérées et seront vendues aux enchères lors des mois à venir. C’est la société publique MMTC qui est chargée d’organiser les ventes.
Le principe est de transformer l’or récupéré en pièces pour les dépôts à court terme sont transformées en pièces, ceux à moyens (5-7 ans) et à longs terme (12 à 15 ans) sont vendus aux enchères.
Si les dépôts à court terme ont reçu une réponse favorable avec 80 000 pièces d’or, les opérations à long terme se sont révélées décevantes. Face à cette situation, la MMTC a décidé de promotionner la vente de pièces d’or en multipliant le nombre de points de vente et en multipliant les partenariats avec les banques, l’objectif étant de vendre 150 000 pièces d’or sur 2018 et 2019.
Un autre obstacle à la mise en circulation de cet or s’est révélé être la réticence des particuliers à s’inscrire au programme GMS. Si les temples et les fiducies ont montré leur intérêt pour cette monétisation, la récolte auprès des particuliers est clairement décevante alors qu’il s’agissait de la cible principale.
Les responsables du programme GMS mettent en avant deux causes au manque d’intérêt de la part des particuliers. La première est liée à la baisse de l’activité rurale due à la sécheresse sur la période 2017. Les agriculteurs se sont logiquement montrés frileux pour se séparer d’une partie de leur or, le métal jaune étant considéré à juste titre comme une garantie contre les mois difficiles par les agriculteurs indiens.
La seconde cause est le changement de la taxation des pierres précieuses et des bijoux en or. Cette mesure a ensuite été limitée aux achats de bijoux d’une valeur de plus de 50 000 Indian Rupee, soit environ 630 €, ce qui sensiblement relancé le marché.
C’est ajouté la démonétisation des plus importantes coupures de billets de banque, ce qui a semé le doute chez les épargnants.
Alors que l’importation d’or a été de seulement 700 tonnes sur 2016-2017, les achats d’or ont augmenté de 35 % début 2018, ce qui semble un bon présage.
De là à penser que les ménages indiens les plus modestes vont succomber à cette embellie est le sentiment partagé par de nombreux responsables du programme GMS. Il n’est pas pour autant certain que les agriculteurs indiens vont se précipiter vers les comptoirs locaux pour monétiser une grande quantité de leur or.
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