Dans le classement des réserves d’or mondiales, la Suisse arrive en 7ème position avec 1040 tonnes, derrière la Russie (1828 tonnes) et devant le Japon (765 tonnes), ce qui ne présente rien d’anormal. Dans les faits, cette réserve officielle dissimule de nombreuses spécificités liées au métal jaune, tant en ce qui concerne les activités que l’attachement des Suisses à l’or physique.
Ce titre a fait la Une du média bilan.ch en 2014 suite à une demande de votation (référendum) portant sur la détention d’or. L’opposition désirait en effet saisir l’occasion pour savoir où était réellement stockée la réserve d’or helvétique.
La réponse de Phillipp Hildebrand, président de la Banque Nationale Suisse (BNS), a pour le moins été floue en se contentant de révéler qu’en plus de lui, seules deux de ses collègues savaient où étaient situés les dépôts. Aucun endroit précis n’a toutefois été révélé, ce qui a été loin de lever le doute. Réponse tout aussi évasive sur la quantité d’or stockée réellement stockée en Suisse, la BNS affirmant que seulement 20 % sont entreposés au Royaume-Uni et 10 % au Canada. À la demande de l’opposition, de rapatrier tout l’or national, la réponse a été un « Non » catégorique, la Banque Nationale expliquant avoir toute confiance dans ses dépositaires.
Ces métaux précieux ainsi rejetés dans les égouts représentent une valeur de 2,6 millions d’euros, et beaucoup plus si l’on considère la pollution engendrée. Les cinq plus grandes raffineries mondiales installées en Suisse ont été questionnées sur ce sujet. La réponse é été que récupérer ces « déchets » s’avèrerait trop complexe et coûteux. Plusieurs projets en cours d’étude visent à récupérer en amont une partie de ce « trésor », mais aucune décision n’a encore été prise.
Provenant de la contrebande italienne et de nombreux pays africains, ce sont des dizaines de tonnes d’or qui remplissent régulièrement les coffres des banques suisses.
Cette situation largement critiquée pourrait toutefois se réduire en raison de la concurrence, et en particulier celles de places comme Singapour et Dubaï. Pour contrer cette montée en puissance, la confédération a accepté en 2015 de révéler la liste des pays fournisseurs. Cette volonté apparente de transparence s’ajoute à la décision prise il y a quelques années d’apporter son soutien à la Better Gold Initiative voulue par l’OCDE. Cette opération vise à améliorer tant les conditions sociales que celles environnementales dans les mines artisanales.
En 2016, l’exportation de métaux précieux et pierre gemmes se place en seconde position avec près de 86 milliards de Francs (74 milliards d’euros) juste derrière les produits pharmaceutiques et chimiques. En affichant une meilleure transparence sur les achats d’or, la Suisse veut ainsi éviter le risque d’un boycott de la part d’autres pays.
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