La production d’or en Inde se concentre sur les trois zones de Kolar, Hutti et Anantapur. Les difficultés d’extraction sont pour partie à l’origine d’une production se limitant à environ deux tonnes, soit 60 fois moins que l’Afrique du Sud. La relative faiblesse de la production étant loin de pouvoir répondre à la demande de la population, les Indiens importent de grandes quantités d’or, majoritairement de Suisse d’Afrique du Sud et des Émirats arabes unis. Ce sont ainsi entre 700 et 1000 tonnes d’or qui sont importées annuellement. Si les lingots « officiels » prennent l’avion pour arriver en Inde, la voie terrestre est privilégiée pour la part très importante d’or importée en contrebande. C’est cet or qui est partiellement transformé par les millions de boutiques artisanales, et souvent familiales, pour fabriquer des bijoux vendus à diverses occasions (mariages, festivals traditionnels…). Une autre partie vient grossir le bas de laine des agriculteurs qui trouve là une manière d’investir en toute sécurité les bénéfices réalisés lorsque la récolte a été bonne.
En Inde, l’économie parallèle représente plus d’un quart du total. Afin de lutter contre cette situation désastreuse pour les recettes fiscales, le gouvernement a multiplié les mesures contraignantes. La première a été d’interdire en 2016 l’utilisation des billets de 500 et 1000 roupies (6,40 et 12,80 €) qui représentent 80 % de la monnaie en usage. Pour le gouvernement indien, ces petites coupures constituent un véritable danger pour l’économie nationale avec une utilisation intensive lors des transactions non déclarées, y compris celles portant sur l’achat d’or et l’immobilier. L’effet de cette démonétisation a été immédiat avec entre autres une forte baisse des importations de métal jaune. Une conséquence collatérale a logiquement été le mécontentement des bijoutiers, mais aussi celui des classes sociales les plus modestes.
Toujours dans la vision d’un assainissement de l’économie, les autorités indiennes viennent de mettre en place un taux de TVA unique fixé à 3 %. Bien que la mise en place de cette taxe soit assez mal perçue de la part des artisans-joailliers et les particuliers, ces derniers restent toutefois exonérés de celle à 18 % qui frappe les produits de luxe. L’avantage de cette unification est de mettre fin aux lois et taxes pouvant varier entre les États. Une autre piste explorée par le gouvernement indien est d’appuyer le développement des boutiques de vente d’or en ligne, ce qui permet un contrôle bien plus aisé. S’ajoute l’intérêt grandissant du groupe Titan pour la vente d’or aux particuliers. Filiale du géant industriel et financier Tata, Titan envisage la création de bijouteries franchisées au rythme d’une trentaine par an. Inutile de préciser que les petits bijoutiers voient cette concurrence d’un mauvais œil. Parmi les autres projets gouvernementaux, figure la création d’une banque centrale dédiée à la joaillerie en parallèle d’un marché au comptant d’échanges de lingots. Concernant le projet de banque, il devrait voir le jour courant 2018. De cette manière, les autorités financières indiennes espèrent réduire de manière efficace l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent.
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