Faut-il vendre ses crypto-monnaies pour acheter de l’or?
Les mêmes causes produisent les mêmes effets
Les crises précédentes ont en effet trouvé leurs origines dans l’endettement excessif des États et des entreprises, le déclencheur étant le plus souvent l’éclatement d’une bulle pourtant présentée comme une occasion unique pour les petits et gros investisseurs. Tous ces ingrédients sont actuellement réunis, seule la date de la prochaine crise financière d’envergure restant inconnue d’une manière précise. D’après la Banque des règlements internationaux (BRI), l’endettement public et privé de 44 pays, dont les plus grands, atteint 235 % du PIB soit 160 000 milliards de dollars. La locomotive de cet endettement est sans surprise l’inexorable fuite en avant de la dette publique américaine . En février dernier, la directrice directeur générale de la BRI a mis en lumière la difficulté de prédire les crises financières en déclarant que chacune a été possible en raison d’une incompréhension collective ensuite à l’origine d’un angle mort sur le risque ».
L’Europe se prépare à la prochaine crise financière
Les gouvernements constatant leur incapacité à empêcher une nouvelle crise financière, les seules mesures préventives visent étrangement à protéger le secteur bancaire de ses conséquences alors que les banques centrales et privées sont le plus souvent à l’origine de cette situation. Au niveau français, un exemple est donné par la loi Sapin 2 qui prévoit le blocage de l’assurance-vie en cas de crise. La BCE planche pour sa part sur une série de mesures, par exemple celle visant à éviter les conséquences d’un retrait massif des déposants (bank run) en limitant le montant des retraits lors d’une crise. Ceux qui pensent qu’une telle mesure est irréaliste oublient sans doute que cette limitation des retraits a déjà été appliquée par la Popular Bank lors de la crise de 2013 à Chypre. Une autre piste envisagée par la banque centrale européenne est de supprimer sa garantie pour les dépôts supérieurs à 100 000 euros.
Des leçons tirées du passé, mais inappliquées au présent
Après la débâcle du secteur bancaire mondial suite à la crise américaine des subprimes, de nombreux États ont imposé la pose de barrières protectrices à l’image de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) en France. Ces garde-fous supposés démontrent d’ores et déjà leurs limites avec la hausse exponentielle des cryptomonnaies, ce d’autant plus que ces « valeurs numériques » ne sont actuellement encadrées par aucune règlementation autre qu’interne à leur propre système. Alors qu’elles ne reposent sur rien, n’en déplaise à leurs adeptes et émetteurs, le marché des cryptomonnaies capitalise aujourd’hui 300 milliards de dollars contre 14 il y a seulement un an. En y regardant de plus près, il est aisé d’associer le phénomène des cryptomonnaies aux chaines de Ponzi et autres ventes pyramidales. Dans les deux cas, ils ne profitent qu’aux initiateurs et aux investisseurs ayant l’intelligence d’empocher la plus-value avant que le navire coule.
Pourquoi vendre ses crypto-monnaies et acheter de l’or ?
Face à une crise financière mondiale, les crypto-monnaies ne seront pas davantage protégées que les marchés boursiers, ce d’autant moins qu’elles ne bénéficient d’aucune garantie de quelque sorte. Lors des crises précédentes, seul l’or physique a préservé sa valeur grâce à l’absence de corrélation avec les autres placements. S’il n’est pas envisageable d’assister un envol des cours de l’or, l’investissement dans l’or offre la certitude de préserver son patrimoine. Pour les acheteurs de crypto-monnaies ayant réalisé une plus-value attrayante, il est toujours tentant de risquer davantage pour gagner plus. Les nombreux signes de l’imminence d’une crise financière majeure devraient toutefois inciter à la prudence au travers d’un échange avec de l’or physique, ce qui évitera de tout perdre. Voir l’actualité internationale sur le même thème
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