La Monnaie de Paris, une institution millénaire qui allie production de masse et métiers d’art
Production de pièces de monnaie de circulation
La fabrication des 8 pièces d’euros françaises, un monopole de la Monnaie de Paris Toutes les pièces de l’euro frappées par la France sont fabriquées dans son usine de Pessac (Gironde). Mais l’institution produit également des monnaies métalliques courantes étrangères. En 2016, 1,3 milliard de pièces courantes, dont 520 millions de monnaies étrangères, sont sorties de son usine. L’institution est réputée pour la qualité de sa frappe, l’une des cinq meilleures du monde. Quels sont les processus industriels mis en œuvre pour les monnaies courantes ? La fonderie consiste à couler du métal dans un moule, puis à ciseler, polir et patiner les pièces. La gravure marie les techniques anciennes de taille directe avec les dernières technologies (3D et virtuelles). Le monnayage (estampage) revient à frapper la rondelle de métal (« le flan ») sur une presse, à raison de 850 coups/minutes. Le conditionnement et l’expédition interviennent ensuite. La Monnaie de Paris a également pour mission de dénaturer les pièces hors d’usage : leur valeur faciale est détruite et les flans sont fondus ou réutilisés. En savoir plus sur la fabrication de la Monnaie de Paris.
Produits d’art
Dans ses ateliers de gravure et de fonderie, la Monnaie de Paris fabrique des pièces de monnaie de collection, des médailles, des décorations civiles et militaires, mais aussi des objets d’art (fonderie et bijouterie). Labellisée Joaillier de France, l’institution possède un atelier de bijouterie et d’émaillage qui utilise la technique ancestrale de l’émail grand feu, devenue très rare. Décorations (Légion d’honneur ou Ordre du mérite), médailles de baptême, gourmettes pour bébé, colliers, boucles d’oreilles, cadeaux d’entreprise personnalisés, tout est possible. Bon à savoir : tous ces objets peuvent être produits à la commande. Les outils de fabrication des monnaies possèdent deux poinçons, qui sont les garanties de l’Etat. Quant aux bijoux, ils présentent un signe distinctif utilisé pour authentifier et garantir le titre du métal : tête de chien pour le platine, minerve pour l’argent, aigle pour l’or.
La Monnaie de Paris contribue à la lutte contre le faux monnayage
Son expertise en matière de détection de la fraude et contrefaçon monétaires est reconnue, y compris outre-Atlantique : la Monnaie de Paris abrite, sur son site de Pessac, le CNAP (Centre national d’analyse des pièces) et le CTSE (Centre technique et scientifique européen), qui nécessitent des moyens techniques ultra-performants, sans cesse actualisés, et des compétences très pointues. Dans toute l’Europe, le CTSE expertise et classifie les pièces contrefaites. Ces dernières années, le nombre de fausses pièces en circulation a régulièrement baissé.
Retour