Demande d’or : Où en sont les acteurs clé ?
L’or ‘boursier’ connaîtra certainement, au bilan annuel final de 2016, sa première année haussière, depuis 5 ans. En hausse de 20% (au bilan établi fin octobre), l’or s’appuie en grande partie, selon le consensus expert, sur les investissements occidentaux, qui ont enregistré un important retour en force, après des années de participation très discrète. Dans tous les cas, le marché aurifère semble enfin exploiter le potentiel du courant haussier qui l’a incessamment soutenu, depuis le dernier trimestre 2015. Un soutien qui lui permet même aujourd’hui de résister à la pression baissière d’une conjoncture de plus en plus incertaine.
Côté demande mondiale en or physique, la situation semble toutefois plus mitigée…
La demande mondiale en or est traditionnellement portée par deux pays/piliers majeurs ; l’Inde et la Chine. Ces deux états acheteurs avides de métal jaune physique se sont même disputés la tête du classement de la consommation aurifère mondiale, tout au long de la dernière décennie. Avec un monopole de plus de 50% de la consommation mondiale, ces deux pays ont pourtant tendance, selon Citigroup, à « être sensibles aux évolutions de prix, et l’érosion de la demande s’est avérée continue cette année ».
Où en sont-ils aujourd’hui, dans un contexte économique global marqué par une crise de plus en plus confirmée ?
Côté indien, la demande a considérablement souffert d’une conjoncture interne (en Inde), créant également, dans la foulée, un tournant dans la nature des transactions aurifères indiennes. Les observateurs notent en effet que les particuliers indiens ont été bien plus enclins, cette année, à revendre leur or, afin de profiter de la hausse des prix.
Les raisons de ce changement de cap ?
« Une mauvaise mousson (qui a limité les revenus dans les campagnes indiennes, où l’on compte parmi les plus gros acheteurs), la grève des bijoutiers au printemps », ainsi que la législation restrictive sur les importations. Toutefois, et avec la fête de Diwali au tournant, la demande indienne a naturellement connu un rebond. Cette fête sera suivie par la saison des mariages, renforçant le mouvement acheteur global du pays qui connaît traditionnellement une hausse notable au dernier trimestre de chaque année. Côté chinois, la crise économique (forte dépréciation du yuan, la devise nationale) a également eu un impact important sur la demande globale du pays. Les investisseurs privés chinois maintiennent toutefois leur fameux engouement pour l’or, mais ont récemment privilégié des produits financiers nouvellement arrivés sur le marché de Shanghai (les ETP). Jeffrey Currie, responsable de la recherche matières premières chez Citigroup estime néanmoins que « cette faiblesse de la devise chinoise, si elle se prolongeait, pourrait favoriser la demande de métal jaune à court terme, (…) car il s’agirait là d’un moyen de diversification pour s’éloigner d’un marché jugé désormais trop risqué par certains ».
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