Ce palier a été fêté par Ronald-Peter Stöferle (rédacteur initial des premières éditions du rapport) et Mark J. Valek (de chez Incrementum Liechtenstein AG) avec une nouvelle et passionnante étude analytique et prévisionnelle de plus de 140 pages.
Ce dixième rendez-vous était à nouveau l’occasion, pour les deux experts, de revenir sur leurs prévisions du dernier rapport, listant les éléments confirmés par l’actualité, ainsi que ceux devant être réajustés.
L’année dernière, le rapport 2015 avait prédit un prix de 2 300 dollars pour l’once, pour juin 2018 ; l’once ne cotait pourtant, à ce moment-là, que 1 172 dollars (1 047 euros) et un objectif de prix pour juin 2018 à 2 300 dollars. Pour rappel, Stoeferle réitère, chaque année (depuis 8 ans), cette même prévision, en dépit de la baisse prolongée qui s’est étendue entre 2011 et 2013.
Les deux analystes avaient alors expliqué le mouvement de repli de l’or par l’appréciation du dollar, facteur qui a d’ailleurs tiré l’ensemble du marché des métaux précieux vers le bas. Le renforcement du billet vert tient, selon eux, sur deux piliers qui ne sont, en réalité que pure « légende » ; « la prétendue sortie à venir de la Fed de ses programmes monétaires d’urgence », ainsi que « la perception d’une reprise de l’économie américaine ».
Toutefois, il semblerait que leurs persistantes prévisions haussières pour l’or soient en bon chemin de se réaliser. Durant le premier trimestre 2016, l’or a en effet marqué sa plus forte progression trimestrielle en 3 décennies ! Ce tournant traduit, d’après les deux économistes, la sortie du métal jaune « du marché baissier en vigueur depuis 2013 ».
D’après le rapport annuel, deux facteurs majeurs continuent à soutenir cette possibilité.
Tout d’abord, l’incertitude grandissante (et de plus en plus justifiée) entourant la reprise économique, américaine (dollar) ou mondiale. Cette incertitude nourrit grandement la méfiance et le scepticisme des investisseurs concernant l’aptitude des banques centrales à provoquer cette reprise, avec des stratégies monétaires de moins en moins efficaces et de plus en plus catastrophiques.
Les deux auteurs estiment d’ailleurs que les marchés réalisent aujourd’hui clairement que, lorsque ces politiques monétaires auront échoué, les banques centrales « se retrouveront confrontées à une situation ‘perdant-perdant’ : qu’elles poursuivent la politique de taux d’intérêts bas ou qu’elles l’interrompent, elles confronteront l’économie à des risques considérables ». Ce qui nous ramène au deuxième facteur ; les taux d’intérêt négatifs. Stöferle et Valek s’étonnent en effet de voir une bonne partie de leurs homologues s’opposer au contrôle des prix, tout en faisant systématiquement exception des taux d’intérêt.
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