L’once dépasse les 1 340$ en dépit du FOMC
Le discours de Janet Yellen, donné mercredi soir, avait laissé une bonne partie des observateurs et la plupart des investisseurs relativement perplexes. Suite à la réunion de son comité de direction monétaire (FOMC), la présidente de la réserve fédérale américaine avait annoncé le maintien de la politique monétaire de la maison au statu quo.
Une décision largement prévisible, et pourtant, les propos de Yellen ont réussi l’exceptionnel exploit de rassurer et inquiéter, à la fois. Dans le détail, la réserve fédérale américaine maintient ses prévisions de 1,8% de croissance du PIB américain, pour l’année 2016, avec des prévisions -revues à la baisse- à 2%, pour 2017 et 2018. Cette confirmation a, selon les observateurs, « incité les opérateurs à modérer leurs anticipations monétaires au titre de l’année prochaine ». Les analystes en concluent que « si la Fed devrait continuer à durcir sa politique monétaire, elle devrait surtout le faire suivant un rythme plus lent que prévu ».
Dans l’absolu, force est de constater que la décision a, certes, été ‘colombe’, mais le ton était définitivement ‘faucon’. Le discours de Yellen a bien confirmé que la réserve fédérale américaine demeurait essentiellement ‘data dependant‘ (agissant en fonction de l’évolution de l’économie/macroéconomie nationale), mais la présidente de la FED a également rappelé que l’institution maintenait son projet d’opérer un nouveau tour de vis monétaire, d’ici la fin de l’année (probablement au mois de décembre), sans forcément lier cette éventualité à l’objectif de 2% d’inflation qu’elle s’est fixé.
Les économistes mettent encore en doute cette probabilité, arguant d’une fin d’année suffisamment chargée, aux Etats-Unis, avec les élections présidentielles en cours. Toutefois, quand bien même la FED finirait par abattre cette épée de Damoclès tant redoutée par les marchés, il semblerait que l’or ne soit plus, aujourd’hui, que très relativement sensible à ce type de spectre. Rappelons également que, au cœur même de ce retour d’incertitudes, les taux longs américains s’étaient repliés cette semaine, en dépit de l’insistance de certains membres du FOMC sur la solidité de la reprise économique US.
En tout cas, ce repli a eu le don de redorer le blason de la valeur refuge dont le rendement est nul, propulsant le prix de l’once au-delà des 1 340 dollars. En l’espace de deux séances, le métal jaune aura accumulé des gains de l’ordre de 2,1% en dollars et 1,8% en euros. Côté ETF aurifères, la reprise est aussi au rendez-vous. Les experts rapportent que, durant les deux dernières séances, l’encours du leader mondial des ETF aurifères, le SPDR Gold Shares américain, « a augmenté de 6,5 tonnes à 950,9 tonnes (…), ce qui représente une hausse de près de 19 tonnes depuis son point bas du 15 septembre ».
Retour