Or : L’once ne quitte pas son couloir haussier, en dépit de la conjoncture
Une conjoncture économique qui continue à être, pour le moins, instable. Sous la pression d’un retour constant d’incertitudes concernant la politique monétaire de la FED, le métal jaune réussit pourtant à être l’une des rares valeurs à maintenir le cap et à ne pas céder ses gains accumulés depuis le début de l’année. L’évolution des marchés d’investissement, et notamment celui de l’or, a été essentiellement rythmée, tout au long de la saison estivale, par les activités des principales banques centrales.
Après la banque centrale européenne, la Bank of Japan et la Bank of England, c’était au tour de la FED, à la fin de la semaine dernière, de tenir les places boursières en haleine. A la veille de la publication des ‘minutes’ de la dernière réunion FOMC, les opérateurs avaient en effet espéré voir l’institution maintenir sa politique –et son ton- au statu quo.
Or, le compte-rendu a surtout révélé l’approfondissement des divergences au sein du comité de direction monétaire de la FED, avec des membres ‘colombes’ qui continuent à résister à la pression montante de leurs homologues ‘faucons’. Le débat semble toutefois pencher, à présent, du côté ‘faucon’, si l’on en croit les propos récemment tenus par bon nombre de ces membres FOMC, ainsi que par l’optimisme du comité (traduit par les ‘minutes’ de la réunion) concernant la reprise économique du pays. Et, surtout, la question à l’ordre du jour du FOMC, ne semble plus être si oui ou non le comité va procéder à un nouveau resserrement monétaire, mais plutôt quand et à quel rythme.
Rappelons que la FED avait créé la surprise, en décembre dernier, en relevant son taux directeur entre 0,25% et 0,50%, après 7 années de taux nul. Depuis, l’institution ne cesse d’insinuer son intention de poursuivre dans cette voie de sévérité, à l’heure même où la quasi-totalité des autres grandes banques centrales maintiennent une stratégie très accommodante. Dans le cas d’un scénario de resserrement monétaire, la devise américaine se trouverait renforcée. Le billet vert cède toutefois, en ce début de semaine, sous le poids de l’hésitation de la FED et des incertitudes qui en découlent, souffrant également du manque d’orientation des marchés économiques et boursiers.
De son côté, l’or, traditionnellement sensible à l’évolution du billet vert (auquel il est directement corrélé), a naturellement enregistré une stagnation relative, durant la séance du lundi. Le prix de l’once campe toutefois solidement sur ses positions, demeurant dans son couloir haussier (1 340 dollars à 1 370 dollars).
Sa légère perte de régime, en ce début de semaine, s’expliquant par une vague de prises de bénéfices, sur fond d’inquiétudes grandissantes. Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, souligne à ce sujet que « ce métal est toujours très sensible aux espoirs de hausse de taux américain, avec ces attentes déçues pour l’instant, les cours pourraient rester dans le brouillard pour un moment ». L’expert rappelle néanmoins que « l’aversion au risque demeure sur le marché et pourrait apporter un élément de soutien aux cours de l’or à moyen terme ».
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