L’once résiste à l’optimisme ‘Bremain’
La semaine a débuté sur une note euphorique, au sein des marchés d’investissement, sur fond d’un revirement des sondages britanniques en faveur d’un ‘Bremain‘. Ce changement de tendance survient quelques jours à peine avant le référendum national officiel, mais aussi quelques jours après l’assassinat qui a secoué le pays ; celui de Jo Cox, députée à la chambre des communes britannique depuis 2015 et l’une des principales partisanes du maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union Européenne (non-Brexit ou Bremain).
Les observateurs rapportent pourtant une fin de mois de juin, de trimestre et de semestre très morose, du moins aux Etats-Unis. Il faut en effet savoir que Wall Street et ses compatriotes ont amassé peu de gains, depuis le mois de janvier 2016. Le S&P500, considéré comme « la référence la plus solide » en la matière, n’a enregistré qu’une progression de +0,4%, depuis le début de l’année, tandis que le Dow Jones n’a pu grapiller que +1,45%.
Deux facteurs majeurs ont toutefois réussi à redynamiser les marchés cette semaine ; la hausse inattendue du prix du baril et le retour de l’optimisme concernant l’issue du vote britannique. Tony Cross, analyste chez Trustnet Direct, pense que « les investisseurs manifestent clairement leur confiance dans une victoire de ceux pour qui l’avenir du Royaume-Uni est dans l’Union européenne à l’issue du référendum de jeudi prochain ». Ce retour de confiance prend probablement racine dans le tragique assassinat politique qui a ébranlé la nation britannique, jeudi dernier. Ce meurtre a eu pour effet d’inverser la tendance des sondages, plaçant le ‘Bremain‘ devant le –jusque là favorisé- ‘Brexit‘.
D’après Yoav Nizard, analyste chez DailyFX France, « un climat d’aversion au risque bénéfique aux actifs cycliques reprend forme », à l’heure où, parallèlement, l’euro regagne du terrain (+ 0,6%) face au billet vert, et la livre sterling connait une importante appréciation face à l’euro.
Pour l’heure, à 2 jours du référendum, et en dépit d’un repli de la probabilité de l’exit du Royaume-Uni vers les 30%, bon nombre d’expert n’exclut toujours pas ce scénario. Chez Saxo Banque, on estime que, « en cas de Brexit, (le) scénario de base pour la livre sterling repose sur une action rapide et concertée des banques centrales, probablement réunissant la BoE, la BCE et la FED, afin de contenir la spéculation ».
Sur le marché aurifère, la tendance est toujours à la hausse et l’once continue à naviguer autour d’un plus haut bi-annuel. L’euphorie actuelle des marchés d’investissement aura, certes, pesé sur le prix de l’once (passage sous les 1 300 dollars), mais il se maintient encore solidement au-dessus du palier psychologique des 1 290 dollars.
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