Le Royaume-Uni retire son étoile du drapeau européen et c’est le cours de l’or qui s’envole
C’est le choc, ce matin, sur la planète économique. Le résultat des scrutins du référendum britannique est tombé hier, tard dans la nuit, et le verdict laisse l’ensemble de la communauté économique sans voix ; avec 51,9 % des voix, contre 48,1 %, le camp du « Brexit » l’emporte, contre celui du « Bremain ». 43 ans après avoir intégré l’Union Européenne, le Royaume-Uni en claque la porte, dans un ‘twist‘ inattendu dont les ricochets s’étendent jusqu’en Asie.
L’impact de la nouvelle peut d’ores et déjà être constaté sur les bourses mondiales ; les bourses chinoises ont plongé, ce matin, dans le sillage d’une chute historique des “futures » (plus de -10% sur le CAC40 et le DAX30, par exemple), et dans un mouvement massif de sell-off boursier, sur le plan international.
Côté marché de devises, la dégringolade est tout aussi spectaculaire ; le sterling/dollar chute de 8,7% à 1,37 dollar la livre, soit de l’ordre de plus de 10%. Ce décrochage boursier historique devrait se prolonger tout au long de cette séance et il est attendu que son ampleur n’épargne aucun secteur. Les effets de ce véritable tremblement de terre politique et économique qui secoue le Vieux-Continent devraient se prolonger –voire empirer– dans les semaines et mois à venir, à mesure que leur ampleur se dessine, sur le plan international.
Rappelons en effet que, bien que le Royaume-Uni ne soit intégré ni dans la monnaie unique, ni à l’espace Schengen, il n’en demeure pas moins l’un des pays les plus riches de l’UE, et donc l’un de ses contributeurs décisifs et majeurs. La Grande Bretagne aura en effet renforcé le budget de l’UE de 12,9 milliards d’euros en 2015, alors que Londres recevait, sur la même période, 5,8 milliards d’euros de fonds européens en retour.
Un choix britannique bénéfique pour le métal jaune.
Ce choix britannique s’expliquerait par une foule de facteurs économiques et politiques. Les britanniques avaient déjà menacé de se retirer, face aux crises économiques successives (Grèce, Italie, Espagne…) qui ont fortement miné l’UE, durant les trois dernières années. Mais les experts citent surtout « le comportement (jugé) ‘autoritaire’ du gouvernement allemand, par exemple face à la crise grecque, ou en acceptant l’hiver dernier une vague d’immigration immense en Europe sans écouter les voix discordantes au sein de l’Union ».
Dans l’ensemble, cette confusion, au sein de l’Union Européenne, tant au niveau des objectifs que de la direction, ou encore de la stratégie future, est ce qui aura pesé le plus lourd dans la balance décisionnelle des britanniques, hier. Pour l’heure, les experts tentent d’évaluer les dégâts immédiats.
Pour certains, comme Angus Nicholson, analyste de marché chez IG, il y a actuellement « de fortes incitations pour l’UE de rendre la sortie du Royaume-Uni aussi punitive que possible pour réduire sévèrement le risque que d’autres membres prennent la même direction ». Perspective qui devrait envenimer davantage les rapports entre RU et UE, tout au long de cette longue procédure de séparation.
Pour d’autres experts, tels qu’Edmond de Rothschild, le diable est déjà dans le détail, puisque l’équipe d’analystes souligne que la victoire du ‘Leave‘ représente « d’autant plus un échec que l’UE a accepté au mois de février dernier de nouvelles concessions vis-à-vis de son partenaire britannique, concessions qui n’auront donc servi à rien ».
Dans l’immédiat, il demeure quasi-impossible de prévoir réellement les conséquences économiques et politiques à moyen et long termes de ce vote. Ce mouvement de panique générale, créé par le ‘Brexit‘, aura toutefois bénéficié aux valeurs dites ‘refuge‘, avec l’or en tête de liste.
Le métal jaune réussit en effet, en ce Black Friday boursier, à reconquérir le palier technique et psychologique majeur des 1 300 dollars avec une augmentation du cours ce matin de + 8%.
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