L’issue de la réunion du conseil des gouverneurs de la BCE a été largement prévisible ; Mario Draghi a annoncé, lors de la conférence de presse qui s’en est suivie, que l’institution maintenait ses taux directeurs inchangés. Le ‘refi‘ est donc maintenu à 0%, le taux de la facilité de prêt marginal reste à 0,25% et le taux des prises en pension demeure à -0,4%.
Le président de la BCE a également confirmé les rachats mensuels d’actifs à 80 milliards d’euros jusqu’au mois de mars 2017, au moins. Aucune surprise à ce niveau ; la conférence est, comme prévu, un non-événement destiné surtout à rappeler que la BCE s’occupe désormais d’exécuter les mesures déjà adoptées (rachats d’obligations d’entreprises dès le 8 juin, et nouvelle série d’opérations de refinancement TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations), dès le 22 juin), tout en se tenant prête à réagir à nouveau, en cas de besoin.
La réelle surprise du discours Draghi consiste dans le maintien des prévisions d’inflation pour 2017 et 2018, respectivement à 1,3% et +1,6%, alors que les marchés optimistes escomptaient une meilleure projection, sur fond de volumes monétaires de plus en plus massifs injectés dans l’économie de la zone. Draghi n’a pas commenté ces prévisions, mais a affirmé que la BCE était « satisfaite » de la croissance économique de l’eurozone au premier trimestre 2016 (à 0,5%), même si cette évolution devrait ralentir, au second trimestre, plombée par le repli des exportations européennes et la faiblesse de l’euro face au dollar.
En parlant de croissance, le conseil BCE prévoit une performance à +1,6% (pour le bilan annuel 2016), au lieu du 1,4% annoncé à la fin du premier trimestre de l’année. Selon Draghi, « les mesures de politique monétaire prises depuis juin 2014 ont clairement amélioré les conditions d’emprunt des entreprises et des ménages, ainsi que les flux de crédit dans la zone euro ». Ce ton confiant continue toutefois à susciter plus de scepticisme/craintes que d’optimisme, au sein des marchés d’investissement.
Côté américain, c’est le Livre Beige (Le Livre beige est un rapport écrit de la Réserve fédérale américaine) qui a d’abord monopolisé l’attention, suite à sa publication, mercredi soir. Résumé qualitatif (et non quantitatif/chiffré) de l’état actuel de l’économie US, par district, ce rapport de conjoncture concerne, en l’occurrence, la période allant du 7 avril au 23 mai, et sa publication intervient deux semaines avant la réunion FOMC qui se déroulera les 14 et 15 juin.
Dans l’ensemble, le bilan s’avère décevant ; une activité économique et des dépenses de consommation dont la croissance générale est très « modeste » (avec une stagnation notable à New-York), une faible augmentation des salaires et prix, activité « mitigée » à « faible » du secteur manufacturier, secteur énergétique et pétrolier sous forte pression… Seuls les secteurs de l’immobilier et de la production agricole tirent relativement leur épingle du jeu, avec des perspectives globalement « prometteuses ». Le constat peu encourageant du Beige Book de la FED était accompagné, durant la séance de jeudi, par une autre mauvaise surprise US. L’enquête ADP sur l’emploi américain vient en effet de révéler la création (attendue) de 173.000 nouveaux postes dans le secteur privé, en mai, contre 180 000 escomptés.
Dans ce contexte économique assez morose, l’or réussit à se maintenir en équilibre stable. Le discours Draghi n’a pas réussi à émouvoir le prix de l’once (entre 1 213 et 1 214 dollars, et autour des 1 085 euros, avant et après la conférence de presse). Techniquement, les experts estiment nécessaire de voir l’once rebondir au dessus des 1 243 dollars, pour assurer la reprise de la tendance haussière, avec un support établi par le consensus à 1 190 dollars. Par ailleurs, Commerzbank rappelle que « la faiblesse de court terme du métal jaune est perçue comme seulement corrective ».
Pour l’heure, l’or garde de bonnes perspectives d’évolution, sur le court terme. Il faudra attendre de voir l’issue du week-end à venir, au lendemain d’une fin de semaine économique très chargée.
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