Or : L’indispensable investissement de diversification
Bien qu’il traverse actuellement une phase de forte correction, le marché de l’or continue à bénéficier de la confiance des investisseurs et peut encore compter sur l’appui d’un courant haussier sous-jacent qui a réussi à le porter, depuis le début du deuxième semestre 2015. Certes, le bilan des quatre dernières années demeure indéniablement baissier ; une dépréciation de 44.1% du cours de l’once et une baisse des mines aurifères de 80%.
Durant ces années, le marché de l’or, dans son ensemble, aura subi deux principaux facteurs de baisse ; la forte stagnation du secteur des matières premières dans sa globalité, et l’appréciation du dollar américain (soutenu par un revirement de la politique FED vers une sévérité monétaire).
Quelles questions peut-on se poser dans ce contexte conjoncturel mondial globalement peu favorable à une hausse du métal jaune ?
- L’or est-il encore considéré comme une valeur refuge ?
- La relique barbare, sous sa forme physique ou boursière, est-elle toujours cet investissement incontournable, en temps de crise ?
- Quel intérêt à investir dans l’or, dans un contexte où le marché des matières premières même est en crise ?
- La crise économique chinoise est-elle réellement un facteur alarmant pour la consommation physique de métal jaune ?
Interrogé sur le sujet, dans le cadre d’une interview, Alain Corbani, gérant du fonds Global Gold & Precious chez Finance SA, a affirmé n’avoir jamais perçu le métal jaune comme une valeur refuge, mais plutôt comme « un investissement source de diversification et facteur d’absorbeur de volatilité dont la pondération dans un portefeuille doit évoluer en fonction des configurations macro-économiques».
L’expert estime également que l’or jouit actuellement d’une « nouvelle configuration extrêmement favorable ». Et bien qu’il admette le rôle très important que joue la demande chinoise, l’analyste n’y voit pas un facteur central et décisif. Selon lui, les achats chinois sont soumis à une règle de réactivité à la progression de l’once, affichant un rythme intensifié d’acquisitions lorsque les prix du marché baissent, comme c’était le cas au début du deuxième semestre 2015.
Par ailleurs, Corbani rappelle également que la tendance de fond demeure solidement haussière, puisque la consommation chinoise a été plus volumineuse au troisième trimestre 2015 que sur la même période de l’année précédente. C’est d’ailleurs le même cas pour les importations chinoises de métal jaune qui ont atteint des sommets record à la fin de l’année 2015.
L’expert conclut enfin en soulignant que les principaux facteurs de baisse du marché sont en « phase d’essoufflement voire de retournement », et prévoyant un bilan 2016 positif pour l’or, et plus particulièrement pour les sociétés de mines aurifères.
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