Marchés : Un début de semaine assez morose
Certes, la semaine ne fait que commencer, et son calendrier englobe bon nombre de rapports et statistiques assez importants pour inverser la tendance du moment ; les indices ZEW et Ifo allemands, ou encore les dernières estimations de croissance économique au Royaume Uni et aux Etats-Unis (sur la période du premier trimestre 2016). Toutefois, force est de constater que les premiers résultats de la semaine, dévoilés la veille, jettent d’ores et déjà un froid sur les espoirs des investisseurs de rebondir, après la (mauvaise) surprise révélée par les ‘minutes‘ de la FED, mercredi dernier.
Le coup d’envoi du calendrier économique de la semaine a été donné du côté asiatique de la planète, avec la publication de l’indice PMI Markit du secteur manufacturier japonais qui a enregistré, au mois de mai, son pire repli en plus de trois années, à 47,6 (contre 48,2 le mois précédant).
La série noire des indices Markit décevants s’est ensuite poursuivie avec la publication de l’indice PMI flash composite pour la zone euro, qui s’est également inscrit en baisse record (de 53 en avril à 52,9 en mai), puisqu’il s’agit de sa pire performance des 16 derniers mois. Bref, des déceptions et des plus bas annuels en série qui poussent Chris Williamson, chef économiste chez Markit, à prévoir « un ralentissement de la croissance » économique, au niveau de la zone euro, mais aussi au niveau mondial. Une crainte que semble également partager Vincent Ganne. L’analyste FXCM estime en effet que la réelle problématique de l’eurozone ne réside pas tant dans la « pente encore beaucoup trop douce » de sa reprise économique, mais plutôt dans « la divergence entre la France et l’Allemagne comme un aspect fondamental dominant », puisqu’à l’heure où le PMI manufacturier français maintient un mouvement de repli constant, celui de l’Allemagne continue à créer la bonne surprise, surpassant les prévisions des experts.
Et la série noire des résultats Markit ne s’est pas limitée à la rive européenne de l’Atlantique, puisque, côté américain, l’indice PMI Markit pour le secteur manufacturier a également baissé à 50,5 (en mai, contre 50,8 en avril), frôlant ainsi, d’après les observateurs, « son seuil de stagnation ». Selon Chris Williamson, ces statistiques manufacturières décevantes remettent en question « la capacité de l’économie américaine à rebondir après un début d’année décevant, au deuxième trimestre ». Pourtant, le discours toujours aussi ‘faucon‘ de la réserve fédérale américaine ne cesse de clamer que la reprise de l’économie US est, non seulement bien là, mais aussi et surtout suffisamment solide pour justifier un revirement de l’ancienne politique accommodante de la maison.
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